Défense des plaisanciers : « Il faut mutualiser nos expériences»
Le jargon, les sigles, la paperasse... Tout ce qui tourne autour des conseils portuaires est loin d’agir comme le chant des sirènes sur les usagers des ports. Ça n’attire pas grand monde. Alors, au moment de choisir leurs représentants, tous les cinq ans comme en ce moment, on ne se bouscule pas devant les urnes. Pourtant, ils sont quelques-uns à penser que ces affaires-là mériteraient une plus grande attention. Au premier rang desquels Jacques Savelli, le très pugnace représentant élu du ClUPIPP du Brusc : « Le conseil portuaire est la seule voie légale pour défendre nos intérêts face au gestionnaire, TPM ».
« De grandes disparités entre les ports » Au début, l’homme râlait beaucoup, notamment sur le rôle « simplement consultatif » que les représentants comme lui jouent en siégeant au conseil portuaire. Puis, il s’est aperçu qu’en regardant plus loin que le bout de son propre port, « de grandes disparités existaient d’une installation à l’autre, sur les taxes notamment. On s’est rendu compte que certains payaient deux fois, que c’était encore différent ici, pas pareil làbas... Il y avait autant de règles qu’il y a de ports. Et ce n’était pas normal ». Avec son homologue du ClUPIPP de La Seyne, Robert Capobianco, il a décidé de créer le Comité de coordination des Clupipp du Var : « Quand on nous a annoncé, fin , une hausse inconsidérée des tarifs, on a dit “non, ça suffit”. » Depuis, à force de persévérance – et de jurisprudence – la coordination semble porter ses fruits. « Ilya des avancées sur les problématiques communes à tous les ports. Et c’est pour ça qu’il faut que les plaisanciers aient bien conscience de l’importance de mutualiser nos expériences. De ne pas partir en ordre dispersé à la bataille », insiste-t-il. Les plaisanciers unis entendent aussi veiller tout particulièrement à la future métropole, attendue pour l’année prochaine, à qui incombera la compétence des ports. Ils redoutent d’être « encore plus éloignés des décisions » quand aujourd’hui ils prônent « une réelle équité de représentativité au sein des conseils, de manière à ce que ce ne soit pas une parodie de dialogue ». Ou, pire:« Que la gestion des ports deviennent privée. » En attendant, d’autres affaires les attendent : comme à Fabrégas, où des propriétaires de petits bateaux sont mécontents caronleur« impose de payer une taxe de droit de mouillage à l’année, pour seulement trois mois d’occupation, en période estivale ». La défense des plaisanciers n’est pas un long fleuve tranquille...
J. P.