Des démons et de l’art
PSICONAUTAS
De Pedro Rivero (Espagne). Durée : h . Genre : animation. Notre avis :
L’histoire
Sur une île ravagée par un désastre écologique, l’étrange Birdboy se coupe du monde et affronte ses démons intérieurs. Dans le même temps, la téméraire Dinky décide de fuir son entourage et le quotidien qui est le sien… en espérant que Birdboy l’accompagne.
Notre avis
Véritable curiosité, par son style et par son ton, extrêmement sombre pour un film d’animation, Psiconautas déroute et ne laisse pas indifférent. Peut-être, et c’est une qualité, car l’espagnol Alberto Vazquez, ne fait aucune concession en adaptant sur grand écran sa propre bande dessinée. On y note une réflexion sur l’avenir de notre planète, à travers la représentation d’une île inondée de détritus et l’envie de proposer un faux voyage initiatique, par le parcours de jeunes protagonistes qui essaient de croire – en vain – en un avenir meilleur. Admirablement dessinée, l’oeuvre s’appuie sur une poésie gothique que ne renierait pas un certain Tim Burton. Pas une coïncidence donc, si le design du personnage clé, Birdboy, rappelle un certain Monsieur Jack. L’enfant meurtri camoufle, derrière sa douce apparence, une part monstrueuse, montrée frontalement. Émotionnellement puissant, riche dans ses thématiques, n’hésitant pas à provoquer par quelques séquences gores, on se retrouve devant une proposition « adulte ». Reste que le récit, bigrement alambiqué, obscurcit le propos, comme si le monde dystopique dépeint ne se suffisait pas à lui-même.