Var-Matin (Grand Toulon)

Orioli : côté mer, côté océan

Le talonneur, après avoir défendu pendant huit saisons les couleurs de son club formateur, va rejoindre La Rochelle, l’adversaire de la demi-finale du RCT, et se lancer un nouveau défi

- PROPOS RECUEILLIS PAR PAUL MASSABO

Il a porté les couleurs rouge et noire depuis l’âge de 13 ans. Quinze ans à défendre « son » RCT, dont huit en équipe première. Auréolé de trois titres de champion d’Europe et d’un bouclier de Brennus, Jean-Charles Orioli rejoindra pour les trois prochaines saisons La Rochelle, adversaire demain des Toulonnais pour une place en finale. Un match qu’il suivra des tribunes, comme il le fait depuis sa dernière apparition contre Lyon (18 février), où il fut élu « homme du match ». Opéré des croisés du genou gauche en mars dernier, il n’aura finalement joué cette saison que 14 rencontres, pour 522 minutes. Il espère, après six mois d’arrêt, retrouver la compétitio­n en septembre. Après avoir vécu à SollièsPon­t puis Bandol, JeanCharle­s a passé ses derniers jours à La Rochelle pour signer son contrat, passer les examens médicaux et chercher où se loger. Bref de quoi se mettre à jour avant de se lancer dans une nouvelle aventure. Il aurait aimé, après avoir visité les installati­ons du club, fouler la pelouse de Marcel-Deflandre où ses futurs partenaire­s préparaien­t la demie. Le toujours Toulonnais n’en a pas eu l’autorisati­on. Une anecdote qui l’amuserait presque. Dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille de ce Toulon - La Rochelle ? Je suis le premier supporter du RCT. Je le serai jusqu’au bout de mon contrat. Avant même de jouer pour Toulon, j’étais déjà supporter du RCT. Je ne deviendrai véritablem­ent rochelais qu’à partir du moment où j’évoluerai dans mon nouveau club. Comment imaginez-vous cette demie ? Étant donné la qualité intrinsèqu­e des Rochelais, qui ont dominé tout le championna­t, ils sont favoris. Quelle que soit l’équipe alignée, elle a connu le même rendement. Impression­nant. Ils n’ont peut-être pas d’énormes têtes d’affiche, mais ils ont battu beaucoup de grandes écuries. Contrairem­ent à nous, ils se sont montrés constants. Ceci dit, place maintenant aux phases finales. Il faut savoir répondre présent lors des trois derniers matches (deux seulement pour La Rochelle et Clermont) en mai et juin. Je pense d’ailleurs que le vainqueur de notre demi-finale aura l’avantage pour la finale. Le fait de jouer au Vélodrome est-il vraiment un plus pour Toulon ? Le contexte marseillai­s va peser, c’est sûr. Le stade, à  km de Toulon ( km en réalité), sera plein avec  % des supporters de notre camp. Ce n’est pas anodin. Pour les Rochelais, ce match à enjeu est nouveau. Nous, on a payé longtemps (quatre finales perdues, deux en Challenge européen, deux en Top ) avant de remporter des trophées. J’espère qu’il en sera de même pour nos adversaire­s demain. S’il venait à être champion, le RCT mériterait-il vraiment son titre ? Alors ça, mérité ou pas, on s’en fout. On ne se rappelle que des titres, pas des circonstan­ces. Pourquoi quitter Toulon avec votre belle carte de visite? Je crois que c’était le bon moment de partir. J’ai fait mon temps. Un cycle va se refermer. Je vais me remettre en question, me mettre en danger. Pour mon épanouisse­ment personnel, c’est bien de sortir du cocon familial. Je vais voir de quoi je suis capable. Qu’attend Patrice Collazo de vous? D’abord me remettre au niveau, ensuite apporter toute mon expérience. Qu’attendez-vous de La Rochelle? J’ai l’impression que cette ville est en fait un village de   habitants. Dans l’enceinte de MarcelDefl­andre, il y a une ferveur extraordin­aire. Le public rochelais est proche des joueurs. C’est un peu comme ici, à Mayol. Contrairem­ent à Bayonne où l’extraordin­aire public, quel que soit le résultat, chante du début à la fin, à Toulon comme à la Rochelle ils sont en droit d’être exigeants.

Le vainqueur de notre demie aura l’avantage en finale ” Je vais me remettre en question ”

 ?? (Photo AFP) ?? Jean-Charles Orioli, blessé au genou, ne porte déjà plus le maillot toulonnais. Il n’en reste pas moins supporter, même si le RCT rencontre La Rochelle, son futur club, demain soir.
(Photo AFP) Jean-Charles Orioli, blessé au genou, ne porte déjà plus le maillot toulonnais. Il n’en reste pas moins supporter, même si le RCT rencontre La Rochelle, son futur club, demain soir.

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