Ivre, il s’introduit au domicile de son amie
Ils se sont rencontrés pendant une cure de désintoxication, lors d’un sevrage alcoolique. Mais l’histoire d’amour nouée dans ce contexte particulier n’a pas tenu à l’extérieur. Lui, Emmanuel C. a replongé. Repris la bouteille. Rongé par la culpabilité - dit-il - de ne pas trouver de travail, il a englouti pendant trois jours des litres d’alcool. Au moins une demi-bouteille de whisky et des verres de bière et de pastis par jour. Jusqu’à ce que mercredi, il fasse preuve de violences à l’égard de son amie. Passablement ivre (1,14 mg/ l d’air), il s’est rendu à Saint-Cyr-sur-mer, vers 9 h, au domicile de sa compagne qui a préféré rester porte close. L’homme a alors porté des coups de pied dans la porte, s’est introduit dans les lieux en poussant violemment la jeune femme. Arrêté, cet homme de 38 ans a dit regretter son comportement. « C’est l’alcool. Toujours l’alcool ! ». Lors de sa comparution hier devant le tribunal correctionnel pour violences, il a indiqué vouloir quitter la région et continuer à se soigner. « Vous sortiez d’une cure de plusieurs mois déjà. De juillet 2016 à mai 2017 ! Après, c’est plus une seule goutte. Vous le savez… Ce n’était peut-être pas la meilleure solution de se mettre en couple avec une personne fragilisée aussi », lui adresse le président.
ans d’errance alcoolique
En défense, Me Potenza évoque le parcours difficile du prévenu. Ses sept années d’alcoolisme. Ses sept ans passés dans la rue. « Il était SDF. Il allait de squat en squat jusqu’à ce qu’il soit pris en charge par des associations ». Il a fait un grand pas. Il a accepté l’aide, tenté le sevrage pendant près d’un an. Et puis, ce Parisien venu dans le Sud par amour a craqué. « En foyer, en cure, il était très entouré. Soutenu. Son addiction était ancrée et massive. Il n’a pas su, n’a pas pu résister », argumente l’avocate. Aux 12 mois de prison (dont 6 assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve) requis par Mme Couderc, aux intérêts du ministère public, elle plaide un « coup de pouce de l’institution pour qu’il puisse continuer son cheminement. Que la répression ait un but pédagogique ». Le tribunal a prononcé quatre mois de prison avec mise à l’épreuve pendant deux ans, et interdiction d’entrer en contact avec la victime.