Dans les premiers pas du novice Alexandre Zapolsky
Le candidat de La République en marche a effectué ses premiers pas d’homme politique sur le marché d’Hyères, samedi dernier. Nous l’avons suivi
Ie
circonscription
l est sorti du bois “macronien” cinq jours après l’élection de son « ami » à la tête de l’État. Quitte à faire grincer des dents localement. Ce parachuté du monde de l’entreprise a entrepris samedi dernier de lancer sa campagne. À Hyères. La ville centre de la 3e circonscription où il a ouvert sa permanence. Alors, en ce jour de marché ensoleillé, le novice en politique s’est lancé. Dans la foule. Bille en tête. Le style est direct, la chemise blanche impeccable. Sans hésitation, il s’approche des passants pour aller cueillir les mains plus ou moins amies. « Je suis Alexandre Zapolsky, le candidat d’En Marche ». La phrase est répétée à l’envi, suscitant un accueil majoritairement amical ou intéressé, parfois hostile. « On vous soutient », lui glisse ce passant. « Moi, j’ai toujours voté à droite, mais j’ai voté Macron au 2e tour et il faut lui donner une majorité pour qu’il réussisse », assure une dame.
« Pour une fois qu’on a un beau président »
« Pour une fois qu’on a un beau président, il faut le soutenir ! », sourit cette autre convaincue. Tiens, voilà que cette dame s’adresse à nous... « Vous, le journaliste, faites un spécial Macron ! » Bien tenté... « Et vous allez faire quoi contre les migrants ?, s’indigne cette fois une “filloniste”. Il n’est pas tolérable d’avoir des territoires interdits aux femmes. Faites passez le message que les Français en ont marre ! » Alexandre Zapolsky se fait pédagogue, prend le temps d’expliquer le dessein du Président. Il finit par lui donner sa carte et lui claquer la bise en lui promettant de venir dans son quartier si elle l’invite. Le novice semble à l’aise dans cette nouvelle posture dont il a facilement épousé les codes. « Parce que j’aime les gens ! Moi, je suis en mission et j’y mets toute mon énergie ! » Entre deux serrages de pinces, le marcheur revoit toutefois la stratégie déployée par son équipe. « Ne restez pas derrière, passez devant moi et préparez le terrain en distribuant des tracts », indique-t-il à ses soutiens. Cela n’empêche pas les antiMacron de dire ce qu’ils pensent. « C’est vous le Parisien ? », l’interpelle un monsieur à l’air grave. « Je suis né à Toulon et j’ai grandi ici », se justifie le candidat. « Mais vous vivez à Paris. Nous, on veut des gens du pays ! », lui rétorque le récalcitrant. Alexandre Zapolsky n’insiste pas. Et glisse en aparté : « C’est le seul argument de mes opposants, mais si je suis élu, je serai là une fois par semaine. Je serai bête de ne pas habiter dans la plus belle circo de France ! » Son idée d’installer des éoliennes à l’Almanarre en est devenue un deuxième, que certaines personnes lui ont ouvertement reproché. Au bout d’une heure, le candidat s’engouffre dans un café et commande... un verre d’eau. « Ah, j’ai soif ! Je suis un vrai moulin à paroles. Quand j’étais petit, je me faisais tout le temps engueuler, mais maintenant, ça me sert. »
Étudiant et déjà en mouvement
« Lorsqu’il était lycéen à Dumont d’Urville (Toulon) puis étudiant, il était dans tous les coups. Il prenait mon camping-car , branchait une sono à l’intérieur et menait les manifestations. C’est un garçon tout le temps en mouvement ! », détaille son admirateur de père, à ses côtés. Son épouse Céline, qui est aussi sa collaboratrice au sein de sa société, met également la main à la pâte. Chargée de prendre les coordonnées des soutiens éventuels et des personnes à aider. Comme ce vieux monsieur en fauteuil, dépassé par la lourdeur des démarches administratives. « On va prendre vos coordonnées et passer quelques coups de fil pour vous aider », lui dit gentiment le candidat, accroupi devant lui, la main posée sur son avantbras. Les requêtes s’empilent. Sur le commerce ou l’agriculture en bio. « Votez pour moi et vous n’aurez pas à attendre longtemps car je marche et je marche vite ! » Nous, on tourne les talons, laissant Alexandre Zapolsky vivre pleinement son nouvel engagement. Le premier tour est dans quinze jours.