Macron au Sommet
Le G réuni hier et aujourd’hui à Taormina en Sicile restera dans l’histoire comme celui des néophytes. Pas moins de quatre des sept représentants des grandes puissances rassemblés pour ce sommet faisaient, à cette occasion, leurs premiers pas sur la scène internationale. Donald Trump pour les Etats-Unis, Theresa May pour le Grande-Bretagne, Paolo Gentilini pour l’Italie et, bien sûr, Emmanuel Macron pour la France. Avec eux, deux vieux routiers de ce forum consacré aux défis de la planète : Angela Merkel pour l’Allemagne et Shinzo Abe pour le Japon. Enfin, Justin Trudeau, pour le Canada, qui incarnait jusque-là, avec ses ans, la nouvelle génération des grands dirigeants mondiaux. Ce renouvellement constitue, de fait, une chance exceptionnelle pour le Président français. De toute évidence, ce nouveau concert international lui permet de s’installer sans difficulté au milieu des puissants. Et même avec un certain éclat tant sa victoire a surpris. Le brevet queluia décerné Donald Trump, lors de leur première rencontre jeudi dernier à Bruxelles à l’occasion du sommet de l’OTAN précédent ce G, en témoigne : « Vous avez fait une campagne incroyable et obtenu une victoire formidable. On ne parle que de ça partout dans le monde. Bravo, bien joué. » Nul doute que l’imprévisible président des Etats-Unis, à cet instant, songeait à sa propre victoire surprise à l’automne dernier. Reste que sa manière déconcertante de féliciter Emmanuel Macron, alors qu’il avait souhaité sa défaite, traduit une réalité : une forte attente a surgi aussi bien en Europe que dans le monde et redonné des couleurs à la diplomatie française. On le vérifiera encore ce lundi avec la réception en grand apparat à Versailles de Vladimir Poutine, lui-aussi hostile à Emmanuel Macron pendant la campagne électorale. Comme lors de son installation à l’Elysée, le président français a, en tout cas, réussi sur la forme ses premiers pas internationaux. Sur le fond, il a aussi confirmé ses positions, résumées en une phrase à destination de tous, partenaires européens et mondiaux : « Ons’est parfois habitué à gérer l’Europe, mais si on continue à la gérer elle se détricotera. » Qu’on se le dise, la France est de retour pour faire repartir l’Union européenne de l’avant en tous domaines : sur le terrain économique et social, en matière de sécurité et d’actions internationales mais aussi sur la question écologique avec la volonté de défendre l’accord de Paris sur le climat et d’éviter sur ce sujet une rupture avec l’imprévisible Donald Trump. La nouveauté est dans la clarté et la fermeté d’un discours réaliste. Pour peser, Emmanuel Macron sait bien, cependant, qu’il lui faut par-dessus tout remettre la France sur les rails de la croissance en réalisant les réformes de structures que ses partenaires européens, Allemagne en tête, attendent.
« Qu’on se le dise, la France est de retour pour faire repartir l’Union européenne de l’avant. »