Var-Matin (Grand Toulon)

« J’étais vidée de l’intérieur »

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« Je l’ai même « vendu » à mes copines », regrette aujourd’hui Sylvie. En mai , à l’âge de  ans, cette azuréenne, maman de deux filles, s’impatiente même lorsque son gynécologu­e lui précise qu’un délai de réflexion est imposé avant la pose des implants Essure : « il m’avait précisé que c’était beaucoup moins invasif que la ligature des trompes, que ça se faisait sous anesthésie locale, en ambulatoir­e… Je lui ai dit : c’est parfait, c’est naturel, vous pouvez y aller tout de suite ! », se souvient-elle, amère. En septembre , quelques mois après l’interventi­on, des premiers troubles apparaisse­nt : « au niveau ORL d’abord sous forme d’otites, de sinusites…, ensuite, j’ai été victime d’hémorragie­s intenses, je souffrais de douleurs pelviennes atroces, pendant plusieurs jours… Ensuite, progressiv­ement, j’ai eu des problèmes articulair­es, au niveau des poignets, des genoux… et surtout je ressentais une fatigue intense… J’étais vidée de l’intérieur ». Pendant des années, Sylvie subira quantité d’examens - « j’ai coûté une fortune à la sécu ». En septembre , elle est à bout : « Jeme sentais mourir… » Et finit même par se dire : « ça vient de moi, je somatise… » Fin , la polémique sur les implants Essure éclate . « J’ai été très choqué en découvrant tout ça ». On s’apercevra que les implants de Sylvie ont migré dans l’utérus. « Le  février dernier, j’ai eu une hystérecto­mie totale ; on m’a simplement laissé les ovaires ». « Débarrassé­e des implants », Sylvie va mieux, mais elle a décidé d’aller plus loin. Elle est la première en France à avoir confié des « fragments de son utérus » et des échantillo­ns de son sang à un centre de toxicologi­e à Paris, pour une évaluation du taux de métaux lourds. Une façon pour elle de reprendre la main, après avoir tant subi.

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