Aux Philippines, 2000 civils piégés par les combats avec les islamistes
Environ 2000 civils étaient hier coincés dans une ville du sud des Philippines par les violents combats entre l’armée et des islamistes, qui ont fait près de 100 morts en six jours. Les forces philippines ont intensifié leurs bombardements sur certains quartiers de Marawi, une agglomération du nord-ouest de la grande île méridionale de Mindanao, en accusant les combattants se réclamant de Daesh d’exactions contre les civils. L’immense majorité des 200 000 habitants de Marawi ont fui la ville, mais 2000 civils y demeurent pris au piège dans des zones contrôlées par les rebelles, a déclaré Zia Alonto Adiong, porte-parole des autorités régionales. « Ils veulent partir, ils ont peur pour leur sécurité. Certains manquent de nourriture. Ils craignent d’être touchés par les balles et par les frappes aériennes», a-t-il ajouté.
Des femmes et un enfant
Samedi, les autorités ont annoncé une intensification des bombardements. « Nous voulons éviter les dommages collatéraux, mais ces rebelles nous forcent la main en se retranchant dans des maisons privées, des bâtiments publics et autres installations» ,adéclaré le porte-parole de l’armée, Restituto Padilla. Les autorités ont annoncé que les activistes islamistes avaient tué 19 civils à Marawi, dont trois femmes et un enfant retrouvés morts samedi dans une université. Un photographe de l’AFP a par ailleurs rapporté avoir vu dimanche huit corps sur une route dans les faubourgs de Marawi, des habitants les identifiant comme des employés d’une rizerie et d’une école de médecine. M. Herrera a précisé que l’armée enquêtait sur ces décès. Et on ignorait si ces huit victimes présumées étaient comptabilisées dans le bilan des civils. Outre les 19 civils, 15 militaires, deux policiers et 61 activistes islamistes ont péri dans les combats, au cours desquels l’armée a effectué des bombardements sur des zones résidentielles où elle pensait que les combattants étaient retranchés. Le bilan total officiel est d’au moins 97 tués.