À la direction de course avec la Vieille Dame
D’où regarder le Grand Prix de Monaco pour vous le raconter de quatre angles différents? Nous avons choisi quatre spots, haut perchés ou au ras du bitume. Quatre spots, quatre ambiances
Suivre le Grand Prix depuis la Direction de course de l’Automobile club de Monaco, c’est comme replonger en enfance. Ce soir de Noël où un circuit de voitures électriques avait été déposé sous le sapin. Le déballer frénétiquement, le monter, se placer au centre et disposer tout autour accessoires et figurines. S’inventer une histoire… Hier, le circuit de Monaco était le même que depuis 75 ans (à quelques rabotages près) mais un nouveau scénario s’est écrit sur, et en dehors de la piste. Et l’enfant au circuit électrique n’était pas seul à avoir la télécommande, à se faire un film de toutes ces voitures et bonhommes grouillant sous ses yeux. Sur les deux étages aux balcons circulaires et le toit terrasse panoramique, on comptait des membres de l’Automobile club de Monaco, son président Michel Boeri, des institutionnels et figures locales, des people (Magdane, Reichmann…) et une triplette de top players du football mondial.
Comme un conte
Au lendemain de la visite de l’entraîneur de Manchester United, José Mourinho, l’attaquant argentin, Gonzalo Higuain, le milieu offensif bosnien, Miralem Pjanic, et le défenseur marocain Mehdi Benatia étaient de la partie. À quelques jours de leur affrontement avec le Real Madrid en finale de la Ligue des Champions, le trio de la Juventus de Turin a savouré sa visite dans les stands de Ferrari, puis la course. « C’est ma première fois, une belle expérience », a esquissé Pjanic. «Super expérience, c’est sympa », a ajouté Benatia. Higuain restant muet, sauf pour hurler d’excitation au départ. À la fraîche sur la terrasse ombragée, les joueurs de la Vieille Dame se sont éclipsés après 15 tours… Trop prématuré pour frémir avec les autres privilégiés au tournant de la course. Le « premier changement de leader» –et dernier – annoncé par le speaker au 40e tour. Massés aux balcons pour suivre la chevauchée gagnante de Vettel, l’accident de Wehrlein ou la remontée d’Hamilton, tous ont aussi pu voir le drôle de ballet des fameuses figurines. Un technicien TV dormant à deux pas de la grille de départ, la police scientifique multipliant les clichés des balcons et tribunes depuis la piscine, une dame en robe jaune se prenant pour la reine d’Angleterre en saluant la foule depuis son balcon surplombant la loge princière… De l’insolite qui embellit le sport, l’histoire. Comme la folle danse de Vettel, furtivement mimée par le souverain sur le podium. Un prince et sa princesse, comme dans les histoires d’enfant. C’est ça aussi la magie de Monaco, transformer ce monde de brutes de la F1 en conte. Et de là-haut, dans la Direction de course, il finit toujours bien.