Aux Thermes marins, le calme et la tempête
Soyons honnêtes, en pénétrant le milieu feutré des Thermes marins Monte-Carlo, on s’imaginait des clients en peignoir, accoudés à la balustrade, multipliant les allées et venues entre le jacuzzi et la bataille du rail qui se joue juste en dessous. Cruelle déception. Personne en petite tenue. Après avoir avalé un repas gargantuesque à 540 euros – incluant des accès et réduction bien-être – signé du meilleur ouvrier de France Jean-Claude Brugel, les clients s’extirpent du calme royal des lieux. Pour la terrasse et le barouf de la F1. « Un paradoxe complètement accepté. L’idée est de vivre deux expériences à la fois. Ils ne vivent ça nulle part ailleurs », sourit la directrice de la structure, Christine Zoliec.
Sortie de tunnel et chicane
14 heures. La musique lounge est couverte par le vrombissement lointain de la grille de départ. À peine une minute plus tard, voilà que les bolides déboulent en sortie de tunnel à 280 km/h. La pointe de vitesse maximale sur ce tracé mythique. Juste en face du vaisseau amiral du Yacht-club où des centaines de privilégiés prennent du bon temps, on se gargarise sans retenue d’avoir une vue dégagée sur deux points stratégiques du circuit. Car, en se déplaçant de quelques pas, c’est la chicane du port qui se dévoile au premier plan d’une Principauté en effervescence. Souvent disputée, elle n’aura donné lieu à aucun accrochage sérieux durant cette 75e édition. Certains n’hésitent pas à tendre le bras pour immortaliser la scène avec leur smartphone, en flirtant parfois dangereusement avec le vide. Heureusement, la vitre sert d’ultime rempart avec la piste, pour qu’aucune coupe de champagne ne vienne se briser sur l’asphalte brûlant. En retrait, Patrick jubile. Jadis spectateur des Grand Prix de Nevers Magny-Cours et du Castellet, le retraité parisien s’est offert ce petit plaisir aux Thermes marins. « On est à la fois en retrait de l’effervescence mais au coeur du circuit, c’est incroyable. » Plus loin, le chef s’est extirpé des fourneaux pour zieuter la fin de la course.
« Une Ferrari qui gagne à Monaco, j’aimerais bien ! », souffle-t-il, sans regarder le classement. Voeu exaucé.