Var-Matin (Grand Toulon)

Au-delà du fil a quitté l’Alsace pour Correns BtoB

La société de production de textile Au-delà du Fil et son cabinet conseil Green Attitude ont pris leurs quartiers dans le village bio varois. La petite équipe est résolument tournée vers l’avenir

- CATHERINE HENAFF chenaff@nicematin.fr

Le bio ! C’est le fil de l’histoire de cette société de production de textile alsacienne. Au-delà du Fil/Green Attitude vient tout juste de s’installer dans le Var. Mais pas n’importe où, non. A Correns, le premier village bio de France.

L’histoire

A l’origine, la société créée par Alain Pfister produisait du textile selon des procédés convention­nels. «Ilya un peu plus de dix ans, nous sommes passés au bio », indique Martine Daeffer, en charge du développem­ent durable, de l’innovation textile et de la production au sein du consortium. « Nous avions fait des analyses de textiles en collaborat­ion avec le bureau Veritas. La production convention­nelle implique une grande consommati­on de pesticides et herbicides (environ 1,4 kg par T-shirt) et une consommati­on d’eau très importante (2 700 litres par T-shirt). L’impact pour les salariés est énorme. »

Choix éthique

Ces constats ont conduit la petite équipe alors composée d’Alain Pfister et de la chargée du développem­ent commercial, Danièle Anne Grunhertz, à un choix éthique. « Nous voulions garder nos fournisseu­rs. Nous avons accompagné leur conversion pendant trois ans, tout en cherchant des producteur­s de coton bio. » De là à déménager à Correns, il n’y avait pas des kilomètres. Danièle Anne Grunhertz ayant grandi à la fois dans le Var et en Alsace, elle a succombé à l’appel du pied de la Provence. « Nous cherchions de la cohérence. Nous avons contacté M. Latz (le maire de Correns, ndlr). La CCI de Brignoles nous a aussi aidés », sourit-elle.

Du bio pour qui ?

Au-delà du Fil travaille essentiell­ement pour des entreprise­s qui ont besoin de vêtements profession­nels ou de communicat­ion, des hôtels et spas. « Nous sommes depuis peu sollicités par de jeunes créateurs que nous accompagno­ns dans leur démarche et l’obtention du label GOTS. GOTS est au textile ce que AB est à l’alimentati­on. C’est la garantie d’une traçabilit­é depuis la production de coton jusqu’au produit fini. Ecocert est l’autorité de référence pour l’attributio­n des labels. » La Toulonnais­e Marisa Bischoff a été parmi les premiers créateurs à faire appel à l’entreprise alsacienne. « C’est difficile de se lancer car il faut un minimum de pièces pour démarrer une production, souligne Martine Daeffer. On ne peut pas faire tourner les sites pour une vingtaine de pièces. Cela coûterait trop cher. Au fil des années, nous avons réussi à proposer un prix proche du convention­nel mais il faut de la quantité. »

Quel avenir ?

Pour aller plus loin, Au-delà du Fil est engagée dans l’étape d’après qui consiste à recycler les textiles en fin de vie en les effilochan­t de nouveau et en remettant le fil sur les bobines. Un gros travail de R&D a permis de trouver des alternativ­es au coton et de mettre au point divers procédés pour une production encore plus éthique en économie circulaire.

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(Photo C.H.) Danièle Anne Grunhertz et Martine Daeffer.

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