Adieu train-train…
Au palmarès de la compétitivité inventive, la SNCF s’est, une fois de plus, classée en tête. Avec une idée simple et économique : ça coûte beaucoup moins cher et ça fait presque autant parler de rebaptiser un train plutôt que de le faire rouler plus vite ou de le doter des dernières technologies. Au lieu de céder à la facilité en équipant de sièges pivotants et de wifi les TGV, on a donc offert à leur sigle deux lettres supplémentaires rompant avec le train-train quotidien : inOui. On imagine la fierté accrue des voyageurs: « J’ai fait Paris-Le Mans en minutes. Inouï ! » ; « nous sommes arrivés à l’heure. Inouï ! » ; « on m’a obligé à faire le ménage
au wagon-bar. Inouï ! » Nul doute que d’autres entreprises vont suivre le mouvement. On peut déjà prévoir au chapitre des onomatopées mélioratives « Vroum » pour une voiture de sport ; « Miam » pour un chocolat aux noisettes ; « Waouh » pour les plus jolies hôtesses d’Air France ainsi que, dans le genre auto-admiratif inauguré par le transport ferroviaire, « Richissime » pour les guichets délivrant le livret A et « Pas vu pas pris » pour une marque de rouge à lèvres conçu pour le baiser adultérin. Il ne manquera plus que d’accoler un vocable laudatif à chaque patronyme de politicien : « Incroyable ! » pour Macron ; « Insubmersible ! » pour Bayrou et « Comme neuf ! » pour
Edouard Philippe.