Var-Matin (Grand Toulon)

Rachline poursuivi en diffamatio­n par Estrosi

- G. L.

Le sénateur maire de Fréjus, David Rachline, a-t-il diffamé Christian Estrosi, maire de Nice, sur la chaîne Public Sénat ? L’affaire était jugée hier devant le tribunal correction­nel de Nice. Les propos avaient été tenus le 20 juillet dernier, six jours après l’attentat de la Promenade des Anglais. « À Nice, Monsieur Estrosi a permis l’installati­on d’un certain nombre de mosquées dont nous ne sommes pas certains qu’elles soient très républicai­nes et nous avons la preuve qu’il a financé un certain nombre d’organisati­ons proches de l’UOIF, organisati­on qualifiée de terroriste par un certain nombre de pays », avait lancé David Rachline au micro de la chaîne parlementa­ire. Le maire de Nice (Les Républicai­ns) avait attaqué le sénateur Front national en diffamatio­n. « On cherche à dire que Monsieur Estrosi a aidé, soutenu, financé l’islamisme, et donc par conséquenc­e été complice d’actes de terrorisme », a plaidé hier Me Adrien Verrier, son avocat. Rappelant que ces paroles avaient été tenues alors que toutes les victimes de la Promenade des Anglais n’étaient pas encore identifiée­s. « Ces propos sont nauséabond­s », a sèchement indiqué Me Verrier.

L’immunité en question

L’immunité parlementa­ire de David Rachline a été la clé de voûte du débat. Avocat du Front national depuis trois ans, Me David Dassa - Le Deist a estimé, contrairem­ent à Me Verrier, que David Rachline pouvait en bénéficier. Lors d’une très longue plaidoirie d’une heure, qui finira par agacer la présidente et le procureur de la République, l’avocat a mis en garde le tribunal contre « l’instrument­alisation de cette décision par M. Estrosi. Il s’en servira comme un tract». Me David Dassa - Le Deist a indiqué que les propos de David Rachline sous-entendaien­t « qu’il faut en finir avec les accointanc­es avec des associatio­ns ambiguës. L’UOIF est ambiguë, et prône un islam très rigoriste ». Selon l’avocat, « dire que Christian Estrosi a financé l’islamisme n’a rien d’objectivem­ent diffamatoi­re ». L’avocat de Christian Estrosi, Me Adrien Verrier, a réclamé 10 000 euros de dommages et intérêts à l’encontre du sénateur maire de Fréjus. L’avocat de David Rachline, de son côté, a demandé la condamnati­on du maire de Nice à 3000 euros de dommages et intérêts pour poursuites abusives. La chaîne Public Sénat, diffuseur, était également poursuivie. Me Verrier a simplement souhaité une condamnati­on de principe à son encontre. Le procureur s’en est remis au tribunal. Le jugement a été mis en délibéré au 26 juin.

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