Clermont a les faveurs de Boudjellal
Tout à son bonheur de se retrouver à nouveau en finale, Mourad Boudjellal estime que la saison du RCT est déjà «faite». La logique voudrait que Clermont fasse un beau champion
Il y a plusieurs mois maintenant, et alors que la République n’était pas encore vraiment en marche, Mourad Boudjellal avait lancé l’idée de retrouvailles avec Emmanuel Macron, le 4 juin, au stade de France. Le rendez-vous paraissait d’autant plus hypothétique que, de son côté, le RCT, empêtré dans une saison « poisseuse », n’avait même pas l’assurance de disputer les phases finales… Et bien dimanche Mourad va bien serrer la main du président. Et rien que ça pourrait suffire à son bonheur, s’il n’avait dans un coin, l’idée, elle aussi farfelue, d’aller encore toucher du bois sur un nouveau malentendu…
Vous deviez être en vacances... Finalement, la semaine sera chargée... Pour conjurer le mauvais sort, j’avais prévu d’aller passer le weekend à Londres. J’avais réservé un séjour de trois jours non remboursables. C’est raté.
C’est du talent ou de la chance ? On a un peu de talent quand même et beaucoup de chance. Il n’y a pas si longtemps, on en manquait. Il y a des choses qui se provoquent…
Quels dossiers suivez-vous en ce moment ? On doit terminer notre saison, organiser le déplacement à Paris, boucler le recrutement, lancer la campagne d’abonnements, faire des choix… On a aussi un nouveau staff à accueillir.
Qu’attendez-vous pour renouveler ou pas le contrat d’Halfpenny ? On est en négociations et c’est difficile. Si l’on ajoute, les absences d’Halfpenny pour les Lions, les testmatches de novembre avec l’équipe de Galles, le Tournoi et tous les congés que nous devrons en plus lui donner, on approchera les six mois d’absence dans l’année. On avance bien mais je ne signerai pas à n’importe quel prix. Pour le moment, il est parti sans offre de contrat…
Fernandez-Lobbe ? On avait un accord avec lui via les contrats fédéraux pour remplacer Ollivon. Il n’y a plus de contrats fédéraux. On va voir ce qu’on peut faire.
Parlez-nous du cas Liam Gill. C’est un problème budgétaire ? On regarde. On a mis beaucoup d’argent sur les troisièmes lignes, il en faut aussi ailleurs. Il n’est pas dit qu’il parte. Il a toujours un contrat. La décision n’est pas encore prise.
Belleau devait être prêté à Agen. Il va rester. Je lui ai dit au coup de sifflet final de la demie. Quant à Nakosi qui s’est engagé deux ans, nous pensons qu’il bénéficiera de plus de temps de jeu si on le laisse un an de plus à Agen, sous forme de prêt. Il viendra ensuite à Toulon parce qu’il a un gros potentiel.
Des nouvelles de Fabien Galthié ? Il devait être à Toulon lundi, si on avait été éliminé. Il sera finalement là lundi prochain. Il verra alors les joueurs avant qu’ils partent en vacances mercredi. Il y a aura aussi Fabrice Landreau et le nouveau préparateur physique…
Le recrutement sera bouclé ? Il manque encore plusieurs joueurs mais on ne s’affole pas puisqu’on a jusqu’au juin. Ensuite, on aura droit à ou joueurs « Groupe France » et deux joueurs supplémentaires…
Arrivé en finale, ce n’est plus que du bonheur ? La saison est faite. On est déjà vicechampion de France. Il y a six mois, c’était la fin d’un règne, on était un groupe vieillissant. J’ai même lu que je ne faisais que des conneries. Ce n’était peut-être pas faux. Dominguez n’était pas un problème de compétence, c’était une erreur de personnalité. On n’était simplement pas compatible. Ensuite, j’ai décidé de me séparer de Ford parce que j’avais fait une erreur. Soit je m’entêtais, soit j’assumais. A priori, je ne me suis pas trompé. Pareil pour le recrutement. Avec tous les titres qu’on a gagnés, j’ai pris un peu le bourrichon en pensant que quoi que je fasse, c’était bien. J’essaie de prendre un peu de recul pour éviter de me tromper encore. Je ne suis pas un surdoué.
C’était quand même une saison très agitée ? Je me dis qu’on s’en sort pas mal par rapport à d’autres. Quand je vois comment le Racing a eu du mal à digérer son titre, comment Toulouse a géré l’après Noves. Nous, on est encore là…
Cette saison va marquer la vraie fin d’un cycle ? Oui, mais déjà, cette saison démontre qu’on a été capable de gérer l’après Laporte. Même s’il y a eu des turbulences, l’avion n’est pas tombé.
Clermont cette fois est largement favori ? Il n’y a pas de débat. Ils produisent du beau jeu, ils sont en confiance, ils ont une génération bénie… Clermont est favori et normalement, cette fois, c‘est pour eux. Nous, on est déjà content d’être en finale. C’était inespéré…
Et si par miracle, vous rameniez le Brennus ? Ce serait le plus beau car il reviendrait le juin à Toulon, date de mon anniversaire…
Quelles nouveautés l’an prochain en dehors du sportif ? Une nouvelle tribune, une nouvelle pelouse changée cet été, un nouveau son à Mayol. On a fait beaucoup d’effort sur les prix des abonnements. Pour les familles, les étudiants. On travaille à faire revenir les jeunes à Mayol. Cette année, on a aussi énormément souffert des nouveaux droits télé qui ne représentent finalement que % du budget contre % pour la billetterie. La saison prochaine, je refuserai de jouer le dimanche à h si on n’est pas indemnisé. Il faut établir une méritocratie aux audiences. C’est pour ça d’ailleurs que je vais me représenter au comité directeur en juin. J’espère cette fois être élu pour amener un peu d’économie réelle. On ne peut plus accepter que l’équipe reléguée gagne plus que le champion de France.
Quelle date et quel programme pour la reprise? On reprendra entre le et le juillet. Ensuite, on partira en stage jours en Argentine, vers le juillet. C’est le choix de Fabien Galthié et Fabrice Landreau pour la cohésion. Nous avons été invités par la fédération argentine. Nous jouerons contre les Jaguares et les Pumas. Ensuite, on jouera Clermont à Mayol, vers le août.
Clermont a une génération bénie” Il y a six mois c’était la fin d’un règne”