« Un rendez-vous manqué »
Pour les présidentes Perrine Paul et Jeanne-Marie de Torres, la saison des Toulonnaises n’aura pas pleinement répondu aux attentes. Selon elles, il y avait la place pour mieux faire
Il n’y aura pas de coupe d’Europe pour Toulon/Saint-Cyr la saison prochaine. Leur défaite à Chambray il y a dix jours (25-20) ne permet pas au TSCV de briguer la cinquième place face à Dijon et donc de demander une wild-card pour la prochaine coupe de l’EHF. Pas certain de toute façon que Jeanne-Marie de Torres et Perrine Paul, les présidentes de Toulon/Saint-Cyr, auraient déposé un tel dossier. « La coupe d’Europe, elle se mérite. Il y a des places en championnat qui permettent d’y accéder. Si on n’arrive pas à accrocher ces places, on n’a rien à faire en coupe d’Europe. » C’est donc face à Nantes, avec pour seul enjeu la septième place (match aller ce soir au palais des sports de Toulon) que les ReBelles vont terminer leur saison. L’occasion pour les présidentes de tirer un premier bilan de cet exercice 2016-2017. D’une seule voix.
Comment jugez-vous la saison sportive de Toulon/Saint-Cyr ? Elle est en demi-teinte. En fait, on a l’impression d’un rendez-vous manqué. La qualification pour les play-offs était l’objectif minimal. On aurait souhaité voir Toulon/Saint-Cyr en demi-finale du championnat et en finale de la coupe de France. Ce n’est pas le cas. Du coup, c’est une saison morose. Et certainement a minima pour les joueuses cadres et le staff technique.
Il y a quand même des motifs de satisfactions... Oui, le comportement de nos gardiennes fait plaisir, comme celui de nos jeunes joueuses. Léa Serdarevic et Camille Depuiset ont fait honneur au centre de formation. C’est bien de voir nos efforts récompensés de la sorte. Et, au-delà du terrain, il y a eu un travail énorme effectué par la cellule marketing et communication. Les gens viennent au palais des sports, les bénévoles sont présents, le club a désormais une aura dans le département. C’est important.
Les joueuses ont souffert face aux gros clubs cette saison. Estce qu’on se dirige vers un championnat à deux vitesses ? Ce n’est pas certain. Avoir une masse salariale élevée n’empêche pas des erreurs de castings. Nice a battu Brest par exemple, Metz a été plusieurs fois inquiété, notamment par Dijon. Non, ce qui nous chagrine, c’est que nous avons un tas d’individualités mais pas d’âme. Il a manqué un leader à ce groupe.
Le recrutement est-il terminé ? Pour l’instant oui. Hanna Fogelström et Sanne van Olphen s’en vont (à Viborg, Danemark, Ndlr). Sabrina Zazai (Besançon) et Ewa Andrzejewska (Kram Start Elblag, Pologne) les remplacent. À nos yeux, le retour d’Alexandra Bettacchini équivaut à un recrutement. Elle ne pouvait pas arrêter sa carrière sur une blessure. Au niveau de l’équipe réserve, nous pouvons acter les départs d’Éden Julien (Bouillargues, D) et de Mélody Serna (Mérignac, D). Ces joueuses étaient dans un entredeux, elles se baladaient en N et n’ont pas encore les capacités pour la D. C’est une bonne chose pour elles d’aller s’aguerrir en D.
Quelle marge de manoeuvre avez-vous pour lutter avec les équipes du haut de tableau ? Notre principale arme doit être le centre de formation. Nous l’avons vu par le passé, et même aujourd’hui avec les gardiennes. L’idéal serait de sortir dans un futur proche des arrières et des pivots capables d’évoluer en LFH. Mais cela demande du temps. Et quand on se trompe, on se trompe sur deux ans (la durée du contrat en centre de formation, Ndlr).
Et au niveau financier ? Nous continuons à gérer le club du mieux possible. On ne dépense pas l’argent que nous n’avons pas. Nous nous étions engagés, en début de saison, à restaurer les fonds propres de l’association. Cela a été fait. Du coup, et c’est assez rare pour être noté, le club ne passera pas devant la CNCG (commission nationale de contrôle de gestion, Ndlr). C’est une vraie satisfaction. On essaye d’agir avec bon sens. Ce n’est pas parce qu’il y a une limite à la masse salariale qu’il faut l’atteindre à tout prix. La saison prochaine, notre budget
sera sensiblement le même que cette année (environ , millions,
Ndlr). Pour continuer à grandir, nous comptons beaucoup sur l’apport des partenaires. Nous espérons atteindre la barre des partenaires la saison prochaine. Pour cela, nous allons essayer de nous rapprocher des sociétés locales, qui ont un rayonnement sur l’aire toulonnaise. Le palais des sports et le spectacle proposé sont des outils qui peuvent intéresser les investisseurs.
Qu’espérer de la saison prochaine ?
Il y aura beaucoup de fin de contrat en juin . Sept ou huit
(dont Thierry Vincent, Laurène Catani, Dounia Abdourahim, Katia Vetkova...) .Onvavoirles réactions... Sur ce qu’on a vu tout au long de la saison, on ne peut pas être fier du groupe. On leur a dit. Nous sommes montées plusieurs fois au créneau, on ne s’est pas épargné. Car le plus important à Toulon/Saint-Cyr, qu’on gagne ou qu’on perde, c’est la manière. Et elle n’a pas toujours été au rendez-vous. Loin de là...
Il a manqué un leader à ce groupe ”