Remise en question politique
De Jonathan Teplitzky (Angleterre, États-Unis). Avec Brian Cox,
Miranda Richardson, John Slattery. Durée : h . Genre : biopic. Notre avis :
L’histoire
Juin . Les heures précédant le Débarquement qui scellèrent le destin de Winston Churchill (Brian Cox) et du monde.
Notre avis
Solide, propre, « carré »… À l’image de la figure politique qu’il représente, Churchill se place dans la moyenne des biopics, puisant sa force dans le charisme de Brian Cox. Tout le concept consiste à montrer le Premier ministre à un moment décisif de l’Histoire, lorsqu’il n’est plus écouté par les forces militaires. Rattrapé par son passé, par le traumatisme de la défaite britannique à la bataille des Dardanelles, il tente d’empêcher le débarquement de Normandie. La peur d’un massacre se conjugue à l’agacement de rester en retrait, d’accepter son « devoir » en tant que décideur, combattant de l’ombre… Académique, théâtral, Jonathan Teplitzsky ne prend guère de risques question mise en scène et lorgne à maintes reprises sur le Discours d’un roi , en se montrant répétitif dans les propos tenus par le leader vieillissant, armé forcément d’un verre de Whisky et de son indissociable cigare. Traitement à double tranchant… Cette prise de position inflexible fait patiner le film jusqu’à l’inévitable prise de position finale sur l’espoir à transmettre au peuple… On saluera davantage cette volonté – minime – d’essayer de démystifier Churchill, en montrant ses doutes, sa peur et son caractère vacillant. C’est en effet lorsque le cinéaste insiste sur ses faiblesses et analyse le point de vue de tous ceux qui entourent ce cher Winston, à commencer par sa femme Clémentine, campée par une brillante Miranda Richardson, que le film trouve, à de rares occasions, sa complexité.