La lycéenne de ans écrouée hier soir
Le lycée Costebelle à Hyères panse ses plaies. Deux jours après l’agression à coups de couteau d’un lycéen de 18 ans par une camarade de classe, une information judiciaire a été ouverte. La jeune fille de 17 ans, qui doit répondre de cet acte aussi soudain qu’incompréhensible, a été présentée hier à une juge d’instruction à Toulon, au terme de sa garde à vue chez les policiers hyérois. Hier après-midi, la lycéenne a passé plusieurs heures en audition dans le bureau de la juge. Dans la soirée, son placement en détention a été confirmé par le juge des libertés et de la détention, suivant les réquisitions du parquet. L’information judiciaire est ouverte pour tentative d’assassinat, ce qui est aussi le motif de sa mise en examen.
Poignardé dans le dos
Ce qui est reproché à cette jeune femme est d’avoir poignardé son camarade à deux reprises. L’arme blanche qu’elle avait jetée a été retrouvée – sa lame mesure huit centimètres. Les faits se sont déroulés à une trentaine de mètres du lycée. Le jeune homme a d’abord été frappé dans le dos, au niveau de l’omoplate. Il n’a pas vu le coup venir. Puis, en se retournant, c’est dans l’abdomen que la lame l’a atteint. Pour ces graves blessures, il est toujours hospitalisé à Toulon (nos éditions d’Hyères et de Brignoles d’hier). Les deux amis de classe étaient tous deux scolarisés en terminale littéraire dans le lycée hyérois. Ils avaient mangé ensemble, en dehors de l’établissement, pendant la pause de midi.
« L’irresponsabilité n’est pas écartée »
La personnalité de la lycéenne sera scrutée à la loupe, pour tenter de cerner ses motivations. Ou tout au moins les prémices de son acte. Si un premier examen médical a été effectué par un psychiatre, pendant le temps de la garde à vue, une expertise plus poussée sera nécessaire, pour vérifier s’il existe d’éventuels troubles psychiatriques. L’avocat de la lycéenne tient à nuancer l’affirmation d’une responsabilité pénale. «Il est risqué de prendre position dans ce dossier, qui est très délicat. L’irresponsabilité n’est pas écartée », explique Me Christophe Lopez. Le médecin a préconisé de pratiquer une expertise plus poussée, dans la mesure où la lycéenne a été vue « dans un temps très rapproché des faits», indique l’avocat. Cette expertise psychiatrique a d’ores et déjà été ordonnée. Les circonstances de cette agression par une élève sur l’un de ses camarades ont plongé tout un établissement – les lycéens comme la communauté éducative – dans la consternation et la peine.