Var-Matin (Grand Toulon)

Plusieurs mois d’impayés

- L. C. lcasier@nicematin.fr

Interpellé mardi aprèsmidi, dans le quartier Berthe, en possession de produits stupéfiant­s et d’une grosse somme d’argent liquide, un mineur âgé de  ans a été déféré, hier, devant le parquet en vue d’une mise en examen. Il était  h , mardi, quand, déployés dans les étages de l’une des tours de la cité Berthe lors d’une opération de sécurisati­on, les policiers seynois, leurs homologues toulonnais de la brigade spécialisé­e de terrain, de la brigade canine et des policiers motocyclis­tes se sont retrouvés face à l’adolescent, le visage masqué par une cagoule. Dans la sacoche que le dealer présumé portait, les policiers ont trouvé , kg de résine de cannabis,  g d’herbe, des bombonnes de cocaïne (pour environ  g) et  euros en argent liquide. Le Seynois, qui n’était pas connu des services de police et n’est pas domicilié dans le quartier Berthe, a été placé en garde à vue au commissari­at de La Seyne, avant d’être présenté, hier à  h, devant le juge des enfants. Cette Toulonnais­e de quarante ans a pourtant travaillé dans une boulangeri­e, sur les marchés, dans les restaurant­s, sans jamais, toutefois, parvenir à se stabiliser. « Ma vie perso et mes angoisses avaient pris le dessus. » Le jour où elle est arrivée en fin de droits à Pôle emploi a été terrible. « C’est là que j’ai commencé à m’endetter, à perdre pied financière­ment. » À tel point que l’an dernier, elle n’a pas toujours été en mesure de régler ses 620 euros de loyer mensuel. « J’ai accumulé plusieurs mois d’impayés et les propriétai­res ont lancé une procédure d’expulsion. J’ai proposé un apurement de la dette, ils ont refusé… », déplore cette femme aux cheveux noirs, anéantie. Elle sera à la rue début juillet si sa demande de logement social à Toulon habitat Méditerran­ée n’aboutit pas d’ici là. Entre-temps, pourtant, la titulaire d’une licence en langues étrangères appliquées (LEA) a retrouvé un emploi. Elle est auxiliaire de vie scolaire au lycée Cisson, à Saint-Jean. Elle s’y rend à pied et en bus depuis son quartier de Valbourdin. « Je m’occupe de deux élèves en situation de handicap, vingt heures par semaine. Un boulot génial. Les enfants sont innocents, à l’inverse des adultes », constate la native d’Ollioules.

Mille euros de revenus pour trois

Mais avec 690 euros de salaire, 130 euros d’allocation familiale et 220 euros de pension, elle ne s’en sort pas. D’autant que son contrat, renouvelab­le un an, n’est pas un CDI. « Je sature. J’essaie de remonter la pente, mais j’ai besoin d’un coup de pouce. Là, ne pas savoir si je trouverai un endroit où dormir d’ici un mois, ça me bouffe. Il faut qu’on me trouve un truc. » Ses deux ados sont derrière elle, conscients de la gravité de la situation. « Ils m’aident même à trouver un truc, ils sont géniaux. C’est aussi pour eux que je souhaite avancer », confiet-elle, dans un torrent de larmes qu’elle avait dignement contenu depuis quarante minutes. Pour avancer, la maman a besoin d’un nouveau toit.

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