Miraculé
Après presque 24 heures d’investigations, le Fréjusien André Werner a été localisé, hier, par un agent de l’ONCFS et deux pompiers. Blessé, mais conscient, il a été dirigé vers un hôpital toulonnais
Au terme de recherches intensives, le pilote de l’ULM qui s’est écrasé jeudi matin, un Fréjusien de ans, a été localisé et secouru, blessé mais vivant.
Ça fait plaisir de vous voir ! » Tels sont les premiers mots d’André Werner, le pilote fréjusien dont l’aéronef s’est abîmé, jeudi matin, à Callas. Hier vers 9 h 30, l’homme de 68 ans a été retrouvé par un agent de l’ONCFS (Office national de la chasse et faune sauvage) et deux sapeurs-pompiers dans un domaine privé, au lieu-dit le Petit Siaï, situé au sud de la carrière La Joyeuse. Après presque 24 heures d’angoisse, piégé dans la carcasse de son appareil, le sexagénaire blessé aux membres inférieurs et en léger état d’hypothermie, a trouvé d’ultimes ressources pour taper sur sa carlingue à chaque fois qu’il entendait la sirène deux-tons du véhicule des sapeurs-pompiers. Secouru dans un premier temps sur place, le pilote a ensuite été évacué par les airs en direction de l’hôpital Sainte-Anne à Toulon, où il devait subir une série d’examens. « Il s’est économisé », confiait le commandant, Julien Barousse, à la tête des opérations de recherches.
Recherches complexes
Il faut dire que la tâche a été particulièrement complexe pour retrouver le Fréjusien et son ULM. Notamment en raison de l’étendue de la zone de recherches et du positionnement de son engin complètement affaissé dans la végétation. Donc invisible vu du ciel. « Il était caché au milieu de la forêt. Autour, il n’y avait même pas une branche cassée !», indique un membre de l’équipe de recherches. « Une chute d’aéronef n’a rien à voir avec un accident de la route. Une fois l’engin tombé, on ne le voit plus, d’où l’extrême difficulté» ,a indiqué Philippe Portal, sous-préfet de Draguignan et directeur des opérations, lors d’une conférence de presse au poste de commandement à Callas. «Les indications étaient très vagues et différentes entre les messages, les témoignages », a indiqué le représentant de l’État avant de saluer les efforts de l’ensemble des personnes qui ont participé activement aux recherches.
Un ultime message déterminant
Pour rappel, un dispositif conséquent a été mis en oeuvre dès jeudi matin lorsque l’alerte a été donnée par le pilote à un ami. Le Fréjusien qui s’était envolé de l’aérodrome de FayenceTourrettes pour accomplir un vol aller-retour jusqu’à Saint-Tropez, avait signalé par texto qu’il se trouvait en grande difficulté, en raison d’un problème au niveau du moteur. Malgré une très faible couverture du réseau téléphonique, l’aéronaute est parvenu à envoyer un second message mentionnant avoir aperçu une carrière avant de s’écraser dans le secteur des gorges de Pennafort. Enfin, dans un ultime texto, il précisait : « Je viens de voir passer il y a trois minutes un hélicoptère ». Une information cruciale qui a permis aux secours d’affiner la zone de recherches. D’abord en identifiant l’hélicoptère en question puis en retraçant son parcours. C’est ce dernier témoignage qui a permis d’identifier le secteur du crash. Les reconnaissances aériennes n’ayant rien donné, de grandes manoeuvres pédestres ont alors été mises en place pour ratisser au plus large avec plus d’une centaine d’hommes - dont des pompiers, une équipe spécialisée dans les sauvetages en milieux périlleux (Grimp), des gendarmes, policiers municipaux, agent de l’Office national des forêts, militaires, membres des comités communaux des feux de forêt et de l’ONCFS. Un changement de tactique qui s’est avéré payant. Une enquête est ouverte par la gendarmerie des transports aériens de Nice pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.