Instantané de campagne, avec le FN sur le marché du Pradet
Une semaine avant le premier tour, Aline Renck-Guigue était hier au marché du Pradet où elle a pu croiser Jean-Louis Masson et les militants d’En Marche
Puisqu’elle ne tiendra pas de réunion publique durant la campagne («On n’y prêche que des convaincus»), on a retrouvé Aline Renck-Guigue, la candidate FN dans la 3e circonscription, sur le marché du Pradet, hier matin. Elle n’y était seule… À une semaine du 1er tour, les candidats (Jean-Louis Masson, le candidat LR, accueilli par le maire Hervé Stassinos) et les militants (En Marche !) y sont quasi aussi nombreux que les clients. «Excusez-moi, messieurs - dames… Vous pourriez vous décaler un peu de mon stand?», demande le vendeur de fruits et légumes. Le Front national se déplace à une dizaine de personnes et ça fait embouteillage au moment de choisir ses pêches de vigne. «Nous sommes nombreux pour montrer la diversité de nos militants, tous issus de la société civile, les pieds ancrés dans la réalité. Contrairement aux élus, ils savent la valeur des choses et connaissent les fins de mois difficiles. Il y a là un chef d’entreprise, mais aussi un douanier, une infirmière, des retraités, glisse la candidate. Il est loin le temps où nos adversaires nous collaient l’image grotesque “petite moustache, brassard rouge et gourdin ”. Même les gens réfractaires à nos idées déclinent nos tracts avec le sourire. La perception du Front national a beaucoup évolué.»
« J’aime les challenges et la compétition »
Derrière le naturel avenant et le jeu de séduction, Aline Renck-Guigue, la quarantaine soignée, cache un mental de combattante qui se révèle au conseil municipal de La Crau dont elle est élue d’opposition. «J’aime les challenges et la compétition. Je suis depuis toujours derrière le FN, d’abord militante de l’ombre, puis adhérente depuis 2012. Je me suis engagée pour faire de nouvelles adhésions. En partant de presque rien, notre fichier d’adhérents et militants atteint trois cents personnes cinq ans plus tard.» Elle s’interrompt. Une dame qui fait partie de la communauté des gens du voyage l’interpelle sur ses conditions de vie. «J’aime Marine Le Pen », a-t-elle établi en guise de préambule, les yeux dans les yeux. Aline Renck-Guigue répond. Et en profite pour dire qu’elle prendra part aujourd’hui (17 h) au rassemblement du Luc, contre la tenue de spectacles de cirque avec des animaux. Sur ses adversaires, elle se félicite du meeting de Jean-Louis Masson, jeudi à La Garde. «Il fait ma campagne en reprenant tous mes thèmes, la sécurité, l’immigration. Peut-être devrais-je le prendre en suppléant? Je trouve particulièrement cynique qu’il s’alarme de l’immigration alors que son parti est responsable de la grande coupe dans les services de police et gendarmerie et que Nicolas Sazrkozy a ratifié le traité de Lisbonne. » Le candidat d’En Marche? «Les gens n’acceptent pas d’être interpellés par des candidats qui ne sont pas de la région. M. Zapolsky avance que ses parents sont d’ici. Mais c’est différent que de vivre ici, comme moi.» Bien calée dans sa permanence mobile (1), Aline Renck-Guigue ne doute pas de se qualifier pour le 2nd tour des législatives. Contre qui ? Peu lui importe, « LR et LREM, ce sont les mêmes. Ce jeu est très clair, les électeurs ne doivent pas se laisser embarquer. Moi, je considère que j’ai fait mon boulot quand des gens, qui ne sont pas de mon bord, repartent avec un doute à l’esprit. Parce que je leur parle avec des mots simples et vrais ». 1. Un Combi Volkswagen qu’elle a emmené jusque sur le parking de l’hôtel F1 de La Londe, qui doit devenir centre de demandeurs d’asile. «