Var-Matin (Grand Toulon)

Apportez le pique-nique, les vignerons offrent le vin

Les amoureux du vin et de la nature sont invités ce week-end dans une quinzaine de domaines varois pour y découvrir le savoir-faire des vignerons indépendan­ts, de la vigne au chai

- PROPOS RECUEILLIS PAR V.G. vgeorges@nicematin.fr

Comment mieux apprécier un vin qu’en allant à la rencontre de celui qui le produit ? C’est ce que vous proposent les vignerons indépendan­ts, en ouvrant les portes de leurs exploitati­ons ce weekend. Le principe est simple : Vous apportez votre pique-nique, ils vous offrent un verre de vin, celui issu de leurs raisins, élaboré et élevé dans leur chai, évidemment. Rencontre avec le président de leur fédération départemen­tale, Christophe Durdilly, du domaine Croix-Rousse à Puget-Ville.

Quel est l’objectif de cette opération ? C’est pour provoquer la venue des gens en vue d’un moment de partage. L’hôte partage son vin, ça tisse des liens de sympathie, d’échange. Et plus, au caveau, si affinités. Cette initiative est partie de la fédération des vignerons indépendan­ts d’Alsace, très en avance en matière d’oenotouris­me. Elle a été reprise au niveau national. C’est aussi une façon de faire de la pédagogie, d’expliquer qui dans l’univers du vin fait quoi, dans le vignoble, à la cave. En pique-niquant chez nous, les visiteurs peuvent découvrir cet univers.

Les faites-vous entrer dans votre intimité ? Dans l’intimité du métier. Un vigneron est présent à toutes les étapes. Et il peut tout expliquer de A à Z. Quand on fait soi-même la commercial­isation, on a aussi le lien avec le client. C’est important de recevoir chez nous les Varois, les locaux, qui sont nos premiers ambassadeu­rs, comme les touristes qui viennent dans notre belle région, et de leur montrer notre savoir-faire.

Un vigneron indépendan­t c’est comme un artisan du vin... Chaque vin c’est un lieu, un paysage, une authentici­té. Et chaque vigneron cultive au mieux ses vignes, veut produire le meilleur raisin pour faire le meilleur vin. Les belles paroles ne tiennent qu’un temps s’il n’y a pas une réalité derrière. Vous êtes un ancien sommelier. Pensez-vous que le rapport des Français au vin a changé? J’ai fait l’école hôtelière à la fin des années quatreving­t, et j’ai été sommelier fin des années quatreving­t-dix. À ce moment-là, dans les restaurant­s, la consom-mation était plus importante, liée à nos us et coutumes. On ne pensait pas sport et salade. Le vin à table était central. Aujourd’hui, on a une autre perception. Le vin est plus un produit d’accompagne­ment, on n’en boit pas à tous les repas. Les gens en achètent pour le partager et souvent, quand ils achètent une bouteille, ils savent avec qui ils vont la partager. Il y a a aussi un retour à la connaissan­ce, l’informatio­n circule. Les gens aiment aller à la propriété, on revient à la relation humaine, de confiance.

Le vin bio a le vent en poupe, qu’est-ce que cela vous inspire ? La Provence est l’un des endroits en France où il y a le plus de vins bio. C’est une bonne chose pour notre nature et pour nous aussi. Curieuseme­nt, vous n’êtes pas sur la liste des domaines qui participen­t à cette opération... Je suis artisan vigneron, je fais tout tout seul et je suis sans arrêt par monts et par vaux. J’ai aussi ma famille et c’est en outre compliqué pour un tout petit domaine ( hectares) comme le mien. Mais c’est une bonne initiative et c’est plus les autres qu’il faut mettre en avant... En revanche, je participer­ai à la prochaine opération «Art et vin» cet été.

 ?? (Photo DR) ?? Christophe Durdilly et ses confrères de la Fédération des vignerons indépendan­ts du Var, vous invitent à découvrir leurs domaines, leurs métiers…
(Photo DR) Christophe Durdilly et ses confrères de la Fédération des vignerons indépendan­ts du Var, vous invitent à découvrir leurs domaines, leurs métiers…

Newspapers in French

Newspapers from France