Questions de confiance
Pourquoi faire court alors que la vie est de plus en plus longue ? La moralisation a donc bu le bouillon. Elle est remplacée par « la confiance dans la vie démocratique ». Ingénieux mais un peu provocateur. Car on voit mal, pour l’heure, ce qui inspirerait confiance au citoyen-électeur-contribuable. Est-ce le nombre record de politiciens ayant maille à partir avec la justice ? Ou le cuisant souvenir des magouilles du ménage Fillon ? Ou la poisse de François Bayrou écartelé entre la garde des Sceaux et son amitié pour une collègue dont il n’ose plus citer le nom ? Va-t-on pouvoir enfin graver en lettres d’or l’intégrité aux frontons des monuments publics ? La limitation à trois mandats successifs n’incitera-t-elle pas les affairistes à faire fortune plus rapidement ? La suppression de la « réserve parlementaire », qui faisait tant d’heureux, n’est-elle pas un coup dur porté aux petits copains ? Comme on n’a rien prévu pour compenser le manque à gagner de € bruts par mois entraîné par la perte de leur siège au Conseil constitutionnel, nos anciens Présidents seront-ils condamnés à squatter les conseils d’administration ? Autre inquiétude : l’interdiction d’emprunter de l’argent aux « personnes morales » signifie-t-elle que les candidats à une élection ne pourront plus compter que sur la générosité de contemporains ne méritant pas ce qualificatif ?