Var-Matin (Grand Toulon)

Indépendan­ce des procureurs : Bayrou n’exclut pas la voie référendai­re

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« Pour moi, il n’y aura aucune hésitation: si sur des textes essentiels, qui touchent à l’organisati­on de notre vie publique au point que la Constituti­on doit s’en occuper, s’il y a blocage, il faudra que les Français tranchent », a déclaré, hier, le garde des Sceaux au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC/BFMTV. François Bayrou [photo AFP] a rappelé que le gouverneme­nt n’entendait mener qu’un « seul débat constituti­onnel », qui portera à la fois sur les mesures de moralisati­on de la vie publique annoncées la semaine dernière, et sur un sujet qui ressurgit à chaque scandale politico-financier : l’indépendan­ce des magistrats « du parquet », c’est-à-dire les procureurs. Le système judiciaire français fait une distinctio­n entre deux grands corps de magistrats : ceux du parquet ou « ministère public », qui poursuiven­t ; et ceux du « siège », qui jugent. « Le gouverneme­nt et le Conseil supérieur de la magistratu­re (CSM) devront s’entendre pour nommer les procureurs », a insisté François Bayrou. Jusqu’ici, le CSM, composé de magistrats et de personnali­tés extérieure­s, rend un avis seulement consultati­f sur les nomination­s du parquet. Pour les magistrats du siège en revanche, un avis conforme est obligatoir­e: l’exécutif ne peut passer en force. « Cela fait huit ans qu’il n’y a pas eu une nomination contre l’avis du CSM », a rappelé François Bayrou, qui entend faire de cette bonne pratique une obligation constituti­onnelle, comme le réclame par ailleurs la Cour européenne des droits de l’homme. Dans une tribune publiée, hier, sur le site internet de la Cour de cassation, le premier président de la plus haute juridictio­n française, Bertrand Louvel, appelle lui aussi l’exécutif à « mettre fin à la dépendance organique du ministère public à l’égard du gouverneme­nt ».

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