Var-Matin (Grand Toulon)

Alberte Couret raconte le jour de la Libération du village aux écoliers de CM

- C. S.

C’est le livre de sa soeur aujourd’hui décédée Le Journal de Madeleine Couret entre les mains et la gorge nouée d’émotions qu’Alberte a répondu aux questions des élèves de deux classes de CM2 de Julie Spieser et Audrey Thibult. La rencontre a eu lieu dans une salle des mariages de l’hôtel de ville du village. Alberte était accompagné­e des membres de l’associatio­n Les Amis du Vieux Revest et de l’adjointe aux écoles Josiane Vergos. En ce 20 août 1944, Madeleine, sa soeur, a seize ans et Alberte, dixhuit printemps. Leur papa est alors l’ancien directeur de l’hôpital Chalucet de Toulon. Beaucoup de Toulonnais ont fui les bombardeme­nts de la ville. Ce jour-là, les tirs d’artillerie lourde tonnent au loin. Les combats aériens font rage dans le ciel et des parachutes s’ouvrent peu à peu, après que certains avions ont été touchés. C’était il y a soixante-dix ans. L’esprit vif, Alberte, âgée aujourd’hui de 91 ans, se confie aux enfants. « Quelle a été votre plus grosse peur ? », demande Emmanuel. « Un avion touché a rasé les toits du village. Avec ma soeur, nous nous sommes couchées sous la table. Il est allé s’écraser vers La Valette. »« Aviezvous assez à manger ? », l’interroge Manon. « Très peu. Pas de riz, pas de pâtes, pas de pommes de terre, pas de viande pendant un mois, et encore. Nous nous partagions une petite baguette de pain pour une famille. Il fallait aller chercher l’eau à la fontaine. »« Que faisiez-vous pendant les bombardeme­nts ? », poursuit Zoé. « Depuis notre maison de campagne du Revest, nous allions nous réfugier dans la cave du voisin. »« La vie était dure ? », demande Rémi. « Nous défaisions les draps pour en faire des robes. Les couverture­s, pour en faire des manteaux. Nos chaussures étaient en bois.

Une bombe qui tombe, c’est une locomotive qui passe sur votre tête”

Les seules distractio­ns étaient le cinéma et l’école. » Et Alberte de se souvenir « qu’une bombe qui tombe, c’est comme une locomotive qui passe sur votre tête ». Un beau témoignage qui a beaucoup touché ces chères têtes blondes.

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(Photo C. S.) « Nos libérateur­s ne parlaient ni anglais, ni français alors qu’on savait que le débarqueme­nt avait eu lieu depuis le  août du côté de Saint-Raphaël. C’étaient des tirailleur­s algériens », se souvient Alberte Couret.

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