L’abstention en marche dans tout le Var
Avec un taux d’abstention record, La République en marche d’Emmanuel Macron se place en tête dans les huit circonscriptions du Var. Le parti Les Républicains est le grand perdant de ce 1er tour
Ce premier tour d’élections législatives restera du jamais vu, à tous points de vue. L’abstention, premier parti de France? C’est en tout cas l’enseignement à retenir de ce premier tour de scrutin des législatives, où le « raz-de marée » de La République en marche (LREM) ne représente finalement… que 15 % environ des électeurs. 15 % qui, si les perspectives se confirment au soir du second tour, pourraient donner plus de 400 sièges de députés au Président de la Ve République le plus mal élu : 24 % des voix au premier tour de la présidentielle, seulement 17 % dans le département du Var.
Plus de % d’abstention
Près d’un électeur sur deux s’est rendu aux urnes hier : jamais le département du Var n’avait aussi peu voté. On se rapproche du score des Européennes de 2014, plus bas taux de participation jusqu’alors enregistré avec 43,50 % des voix. Quel enseignement en tirer ? Certainement que les tours de scrutin qui se succèdent depuis novembre et la primaire de la droite ont fini par lasser les électeurs. Et dans le Var plus encore qu’ailleurs puisque le département affiche un taux d’abstention supérieur à la moyenne nationale. Les quelque 10 % de votants qui, au second tour de la présidentielle, avaient choisi le bulletin blanc ou nul se sont clairement abstenus dès le premier tour des législatives, comme les derniers sympathisants du Parti socialiste, à 3,44 % dans le département le 23 avril dernier.
La lame de fond LREM
Qui l’aurait cru dans un département ancré à droite, et où depuis les derniers scrutins, le véritable adversaire politique est devenu le Front national ? C’est pourtant bien la lame de fond de LREM qui a touché les rives du département du Var, jusqu’à se muer en un véritable tsumani pour des candidats dont six d’entre eux étaient totalement inconnus voilà un mois seulement.
Après la mort du PS, fin de règne pour LR ?
La primaire du PS et la présidentielle avaient signé la mort du Parti socialiste qui, il y a cinq ans, affrontait les candidats de la droite républicaine dans toutes les circonscriptions du Var. Le PS quasi absent de ces élections avec deux candidates en lice qui ne parviennent pas à rendre un souffle de vie à un parti en sursis : 1,86 % des voix pour la jeune Insaf Rezagui dans la 5e et 2,39 % pour Cécile Laublet dans la 6e. Les Républicains savaient le grand chelem difficile à atteindre cette fois. C’est non seulement un échec, mais il est cuisant, puisque trois des quatre députés sortants en lice sont éliminés dès le premier tour (Jean-Sébastien Vialatte dans la 7e circonscription, Philippe Vitel dans la 2e, et Olivier Audibert-Troin dans la 8e). Trois des nouveaux candidats investis par le parti sont également sortis dès ce premier tour : Guillaume Decard dans la 5e, Françoise Dumont dans la 4e et Marc Lauriol dans la 6e. La « douche froide » de la présidentielle est plus violente encore qu’avec plus de 50 % d’abstention, c’est bien une partie de l’électorat de la droite républicaine qui ne s’est pas rendue aux urnes… ou qui, à l’inverse, y a choisi LREM.
Le FN confirme son ancrage départemental
Le Front national sera présent dans six des huit circonscriptions du Var le 18 juin, oscillant entre 20 et 24 % des suffrages. Un résultat inscrit dans la tendance du vote frontiste au premier tour des législatives de 2012. La différence cette fois, c’est que le Front national se classe en deuxième position là où, cinq ans plus tôt, la place était occupée par le Parti socialiste et ses alliés. Mais en termes de voix cependant, le parti de Marine Le Pen enregistre un net recul: un peu plus de 86000, contre plus de 102 000 voix au premier tour des législatives de 2012.
La contre-performance de France insoumise
Le parti de Jean-Luc Mélenchon n’a pas réussi son pari législatif. Ce qui aurait tendance à confirmer la volatilité du vote contestataire qui, au soir du premier tour de la présidentielle, avait placé Jean-Luc Mélenchon en 4e position derrière Emmanuel Macron. Mauvais résultats dus, en (grande ?) partie, à la division avec le PCF notamment.
Quel report de voix au second tour ?
Reste à présent à se projeter au second tour. Le Front républicain devrait, selon toutes logiques, barrer la route aux six candidats frontistes en lice. C’est surtout sur les circonscriptions 1 et 3 que LR jouera son baroud d’honneur. Avec 11 000 voix de retard sur le candidat LREM, Jean-Louis Masson devra accomplir un exploit. Tâche un brin plus simple pour la députée sortante Geneviève Levy à Toulon qui pourrait profiter du report de voix du dissident Philippe Sans pour rattraper une bonne partie de son retard. Reste à savoir, dans les deux cas, si LREM a fait le plein de voix dès le premier tour. Réponse dimanche prochain.