Var-Matin (Grand Toulon)

Philippe Lottiaux (Front National) : « Nos électeurs sont démobilisé­s »

Dans la 4e circonscri­ption, le directeur général des services de la ville de Fréjus, arrivé en seconde position, espère rattraper son retard en convaincan­t les abstention­nistes

- L. AMALRIC V. G.

e directeur général des services de la ville de Fréjus apparaît après une tournée marathon d’une soixantain­e de bureaux, débutée à 8 heures à Cabasse et achevée vers 18 heures au Luc. Commune où le candidat de 50 ans retrouve son équipe de campagne et ses proches à partir de 19 heures au petit restaurant traditionn­el Les Romarins. « Rien de symbolique, je me suis plutôt attaché au côté pratique et central pour le choix de cette adresse », précise Philippe Lottiaux qui, bien avant l’officialis­ation des résultats, parle déjà d’une nette percée de La République en marche, mais demeure confiant en sa« qualificat­ion ».

Le « dissident » Monnin expédié

« Au Luc, on a fait notre travail, Philippe est en tête avec 33,8 % des votants, devant la candidate d’En Marche ! qui a 139 voix de retard. Quant au dissident FN, 18 heures hier, les bureaux de vote ont fermé dans la huitième circonscri­ption, sauf ceux de la plus grosse commune, Fréjus. Guillaume Decard, candidat Les Républicai­ns, est chez lui, à Saint-Raphaël, avec son directeur de campagne. Le nez rivé sur son portable, le conseiller départemen­tal et adjoint à la culture de Saint-Raphaël, ne sait pas encore qu’il ne s’installera pas dans le fauteuil de Georges Ginesta. Depuis ce matin, il a fait le tour de nombreux bureaux de vote de l’Est-Var. « On est dans une circonscri­ption de droite, je pense plutôt être face au FN au second tour. Je suis surpris par les témoignage­s reçus depuis 72 heures. Les gens m’envoient un message, ou me font un petit geste », dit-il, encore confiant. Le candidat ne quitte pas son portable des yeux, sa main droite tremble légèrement en notant un résultat. « J’ai un peu de stress, je joue gros. Si c’est une réussite, c’est celle de l’équipe. Si c’est un échec, c’est le mien », résume-t-il. Monnin, il a été expédié avec 0,8 % des voix, ce qui n’est pas un mal! », claironne, Les SMS arrivent les uns après les autres et le visage de Guillaume Decard, 35 ans, se ferme peu à peu. Sa suppléante Angélique Fernandes-Thomann le rejoint. Si sur Saint-Raphaël il est en tête, Guillaume Decard comprend rapidement, sans attendre son score sur Fréjus, ville tenue par le FN, que c’est terminé pour lui. À 19 h 25, il lâche : « je crois que je ne serai pas au second tour. Dans toutes les autres communes, le FN et En Marche sont devant ».

« Seul responsabl­e de cette défaite »

Secoué, il va s’isoler sur la terrasse. À 20 heures, les chiffres des cent premiers bulletins dépouillés dans les bureaux de vote fréjusiens confirment, en le plaçant loin derrière ses deux concurrent­s. Il est l’heure d’aller affronter les militants à sa permanence électorale... Accueilli par des mines défaites, son discours est coupé plusieurs fois par des applaudiss­ements. Il annonce : « Je suis le seul responsabl­e d’une voix de stentor, le maire FN Pascal Verrelle qui fait son entrée peu de cette défaite. J’en tire les conséquenc­es. Dès demain matin, je remettrai ma démission de délégué de la circonscri­ption. J’ai fait mon avant 20 heures.

La chute par rapport à Marine

Quelques minutes plus tard, Philippe Lottiaux analyse à chaud les chiffres nationaux qu’il décline à l’échelle locale, tandis qu’une cinquantai­ne de sympathisa­nts, déçus, rongent leur frein en attendant le buffet-rosé… « Le raz-demarée des candidats Macron est aidé par l’abstention. 55% des électeurs de la circonscri­ption qui ont voté Marine à la présidenti­elle ne sont pas allés voter ce dimanche. Nos électeurs sont démobilisé­s depuis la défaite présidenti­elle et le débat raté », se désole M. Lottiaux, alors qu’une voix marmonne « les traîtres… » dans l’assistance. « Avec 32,3 % contre 24,76% pour nous, la configurat­ion a beau être compliquée, elle nous fait bénéficier d’une réserve de voix pour le second temps ». Quelques «non» de déception s’échappent dans la foule. Après quelques mots de remercieme­nts, il ajoute : « Mais on tour ,car la quatrième n’est pas une circonscri­ption de gauche. Nous avons une partie de l’électorat de droite à récupérer, notamment celui de Mme Dumont qui semble laminée. À nous de nous mobiliser dès ce lundi en tractant, car Marine a fait plus du double de notre score au premier tour de la présidenti­elle », appelle le candidat du Front national. À 20 h 30, l’interventi­on télé « patriote » de la fille Le Pen freine à peine les fourchette­s qui s’agitent sur rosette, camembert et melon. Mme Lottiaux claque des mains pour demander le silence. Demande qui reste plus ou moins lettre morte. Celle éditée à quelque 30000 exemplaire­s et doit sonner le rassemblem­ent des troupes de la quatrième sera distribuée à partir de demain pour tenter de renverser la vapeur. est toujours là, on est une famille soudée. Le combat continue ». Touché, Guillaume Decard... Pas coulé.

 ?? (Photo Luc Boutria) (Photo Philippe Arnassan) ?? Voeu pieu du candidat FN pour recréer une dynamique durant la semaine et renouer avec le score de Marine le Pen à la présidenti­elle. En attendant les résultats, Guillaume Decard (à droite) est resté chez lui, avec son directeur de cabinet.
(Photo Luc Boutria) (Photo Philippe Arnassan) Voeu pieu du candidat FN pour recréer une dynamique durant la semaine et renouer avec le score de Marine le Pen à la présidenti­elle. En attendant les résultats, Guillaume Decard (à droite) est resté chez lui, avec son directeur de cabinet.

Newspapers in French

Newspapers from France