Six ministres en ballottage
Six ministres du gouvernement d’Edouard Philippe mettent leur poste ministériel en jeu à l’occasion de ces élections législatives. En cas de défaite, ils devront démissionner, a déjà prévenu l’Elysée. Une règle non-écrite qui est devenue l’usage et se perpétue. Alain Juppé en avait fait cruellement les frais en 2007 et François Hollande avait reconduit cette pratique en 2012. Dix ans plus tard, Richard Ferrand, Bruno Le Maire, Christophe Castaner, Marielle de Sarnez, Mounir Mahjoubi et Annick Girardin mettent en jeu leur maroquin lors de ce double scrutin.
Richard FERRAND
Malgré les affaires, et l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Brest, Richard Ferrand est encore soutenu par ses électeurs. Le ministre de la Cohésion des territoires est arrivé en tête au premier tour dans la sixième circonscription du Finistère avec 33,93 %, selon des résultats partiels. Il devance la candidate Les Républicains Gaëlle Nicolas, qui a obtenu 18,1 % des voix. Le ministre de la cohésion des territoires est bien parti pour être réélu.
Bruno LE MAIRE
Élu avec près de 58 % des voix en 2012, Bruno Le Maire a pris un risque en devenant ministre de l’Economie d’Emmanuel Macron. En entrant au gouvernement d’Edouard Philippe, l’ancien candidat à la primaire de la droite a lâché son étiquette LR pour la troquer contre l’étiquette La République en marche ! Un risque bien maîtrisé : Bruno Le Maire, remporte 44,46 % des voix dans la première circonscription de l’Eure, devant la candidate du Front national Fabienne Delacour, à 22,09 %. Il est en position très favorable pour le second tour.
Christophe CASTANER
Dans la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, est en ballottage favorable après ce premier tour. Le candidat de La République en marche ! a obtenu 44,04 % des voix, devant le candidat de la France insoumise, Léo Walter (16,55 %). Le candidat Front national, avec 13,58 % des suffrages, n’a pas réussi à se qualifier.
Marielle DE SARNEZ
Ce premier tour sentait le roussi pour Marielle de Sarnez. Après un courrier de dénonciation émis par une eurodéputée du Front national à l’encontre de « plusieurs élus français au Parlement européen », le parquet de Paris a ouvert une enquête
préliminaire pour « abus de confiance » visant dix-neuf parlementaires européens, dont Marielle de Sarnez (MoDem). Mais cela n’a pas eu un impact sur le choix des électeurs. Dans la onzième circonscription de Paris, la ministre chargée des Affaires européennes, sous les couleurs REM, serait loin devant le célèbre avocat pénaliste Francis Szpiner, cndidat des Républicains (40,71% contre 17 %). Le député socialiste sortant, Pascal Cherki, aurait franchi la barre des 15 % de suffrages et ne serait pas en position de se maintenir au second tour.
Mounir MAHJOUBI
Le tombeur du patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, dans la seizième circonscription de Paris, s’appelle Mounir Mahjoubi.
Le secrétaire d’Etat chargé du Numérique recueille 40 % des voix contre 10 % pour le candidat du PS. Le second tour devrait voir s’affronter Mounir Mahjoubi et Sarah Legrain (20 %) représentante de La France insoumise.
Annick GIRARDIN
Elue à Saint-Pierre-et-Miquelon depuis 2007, Annick Girardin, la ministre de l’Outre-mer, est en ballottage difficile pour le second tour. Elle a recueilli 41,59 % des voix face à son concurrent Stéphane Lenormand (Archipel Demain), également à 41,59 %. Le candidat divers droite Denis Vigneau-Dugué recueille 10,80 %, et son attitude sera déterminante pour le second tour.