Etre potier, passionnant mais pas rentable À la une
Potière à Toulon depuis vingt ans, Brigitte Roton-Rolland termine les préparatifs du marché de potiers qu’elle organise le 17 juin à Ceyreste, dans les Bouches-du-Rhône
Les marchés de potiers sont une des rares vitrines qui permettent aux professionnels d’exposer et vendre leurs productions. Après quelques années de travail, Brigitte Roton-Rolland disposait d’un gros stock. Elle a cherché une commune pour y créer un marché. Les commerçants et la municipalité du Beausset relevaient le défi depuis . « Ça n’a pas été possible cette année. C’est la commune de Ceyreste qui va nous accueillir le juin. » Brigitte Roton-Rolland est passée par les Beaux-Arts mais reste une autodidacte. Elle a piqué de-ci, de-là des trucs et astuces pour parfaire sa technique. Son papa, lui-même artiste, l’a poussée à se lancer et l’a aidée à investir dans le matériel . « C’est très difficile de vivre du métier. Les premières années où j’ai exposé, ça se vendait très bien. Ces deux dernières ont été épouvantables. Les étrangers, qui achetaient beaucoup, viennent moins en France. De nombreux potiers sortent d’écoles et exposent. C’est devenu plus difficile. Ça peut redémarrer. Mais l’activité reste très aléatoire. La plupart des potiers enseigne à côté pour avoir un salaire. » En plus de l’acquisition de matériel au départ (boudineuse, croûteuse, tour, fours, cabine d’émaillage, compresseur...), l’investissement du potier se compte surtout en temps. Les jeunes potiers ont tendance à mutualiser leurs outils et à partager des espaces pour diminuer leurs frais. « Sans la passion, on ne peut pas faire ce métier », souligne BrigitteRoton-Rolland. Brigitte réalise deux types de productions : utilitaire, en faïence blanche. Et artistique, dans les tons de bleu et de vert. Elle travaille une terre blanche qu’elle achète à Aubagne chez « Les Cousins ». Son mari est son premier critique. Brigitte RotonRolland a déclaré son Atelier du Fourmillion comme activité marchande, par obligation. Son atelier de production et son espace de vente sont installés chez elle. « Mais ce n’est pas rentable. C’est plus une passion artistique », insiste-telle. Elle a développé une activité de troc. La plupart de ses élèves sont devenus devenus des amis.