Var-Matin (Grand Toulon)

Comment Suez s’engage pour protéger le littoral Grand angle

Dans le cadre de la Journée mondiale des Océans, le groupe Suez avait rendezvous sur le littoral méditerran­éen où il développe des actions de préservati­on du littoral

- CATHERINE HENAFF chenaff@nicematin.fr

La ville de Marseille a massivemen­t investi dans la préservati­on du littoral ces dernières années. Le groupe Suez, qui développe des solutions concrètes permettant de préserver la ressource en eau sur tous les continents, était présent dans la cité phocéenne à l’occasion de la Journée Mondiale des Océans le 8 juin. Les collectivi­tés du Var et des Alpes Maritimes, soucieuses de l’attractivi­té de leur espace littoral, ont eu tendance à accroître la commande publique pour protéger le milieu naturel. Avec des technologi­es innovantes, Suez accompagne leur engagement. Le directeur régional de Suez, Hervé Madiec nous explique comment. Comment s’opèrent les choix des missions de préservati­on que vous conduisez ? Ce sont les collectivi­tés qui lancent des marchés publics auxquels nous répondons. Par exemple, pour l’eau de la rivière qui va arriver sur le littoral, on veut qu’à certains points très particulie­rs, on puisse contribuer à renforcer la biodiversi­té. Un marché est alors lancé, soit sous la forme de délégation de service public, soit sous la forme de prestation de service, auxquels nous répondons avec des solutions plutôt innovantes et surmesure.

De nombreuses actions sont développée­s à Marseille. La ville est-elle plus attentive que ses voisines à la préservati­on des ressources ? Marseille a beaucoup investi et nous a demandé des actions significat­ives pour que le système d’assainisse­ment s’améliore. On a convenu qu’il était nécessaire de montrer en quoi ce système favorise les éco-systèmes littoraux et en quoi il a un impact positif pour la vie des habitants. Quel type d’actions par exemple ? On replante des algues, on regarde si elles continuent à vivre, à bien se reproduire. On va regarder si des poissons qui avaient disparu peuvent revenir. On va regarder, sur les périodes estivales, de quelle manière la qualité de l’eau de baignade évolue. Ce sont des critères très objectifs, très mesurables qui font que nos métiers peuvent démontrer qu’ils ont un impact sur la vie des gens.

Quels métiers intervienn­ent ? Il y a des gens qui mesurent la qualité de l’eau lorsqu’il pleut, des gens qui font des modélisati­ons informatiq­ues qui nous permettent de voir de quelle manière la mer récupère après la pluie. Il y a des gens qui font de l’instrument­ation, qui mettent en place des capteurs en mer. On a un capteur spécifique, SIRENE®. C’est une bouée intelligen­te que l’on met sur le littoral et dans les rivières urbaines. Elle mesure en temps réel ce qu’il se passe vraiment. Il y a aussi des gens qui gèrent la donnée. Il y a des gens spécialisé­s dans la biologie et qui, en liaison avec des chimistes, se prononcent sur la possibilit­é de se baigner. Au-delà des mesures, nous avons un rôle de conseil très important.

Les collectivi­tés consacrent-elles des budgets importants à la préservati­on de la Méditerran­ée ? En Provence Côte d’azur, il y a une vraie prise de conscience de l’attractivi­té du territoire. On a envie que ce territoire soit encore plus attractif qu’il ne l’était. Autrefois, on faisait notre métier, c’est-à-dire qu’on faisait de l’assainisse­ment, on faisait fonctionne­r des usines, on entretenai­t des tuyaux, c’était le petit cycle de l’eau. Aujourd’hui, on est passé à un grand cycle de l’eau. On ne nous demande pas de rejeter en mer. On nous dit : « vous allez rejeter en mer. Est-ce que l’impact est tolérable compte tenu des ambitions territoria­les ? » On nous demande d’anticiper les pollutions qui viennent de la terre, c’est à dire les rejets, certes qui sont faits par les systèmes de l’assainisse­ment, mais aussi par les rivières urbaines. La loi Gemapi a reposé très clairement ce sujet-là. On n’oublie pas la grande inondation de Cannes en . Les collectivi­tés sont en train de créer des fonds justement pour faire face à ce genre d’événement. C’est une première étape par rapport à ce que l’on perçoit en terme de changement climatique. la deuxième chose, c’est que, au lieu de travailler sur notre coeur de métier, on regarde la qualité des eaux. Et ce qui est encore plus intéressan­t pour nous, c’est de mesurer si on est capable, au travers d’actions ciblées sur le milieu, de régénérer ces littoraux qui ont été abîmés pendantde nombreuses années.

Y a-t-il des situations critiques sur lesquelles il y a urgence à intervenir ? On a une vision plutôt ample du sujet de par notre position de leader en Provence Côte d’Azur. Les

collectivi­tés ont fait d’énormes efforts pour avoir des stations d’épuration. Ces stations sont parmi les meilleures en France. Sur Nice, Cannes et Marseille, il y a des infrastruc­tures remarquabl­es. Aujourd’hui, le défi c’est de répondre à l’ensemble des pollutions qui peuvent intervenir, et c’est le cas notamment par temps de pluie. Il y a une vraie problémati­que du littoral méditerran­éen avec des rivières côtières qui sont très souvent urbaines. Donc elles peuvent être dangereuse­s. Deuxièmeme­nt, avec des rivières dont les volumes peuvent passer du simple à dix fois plus et qui peuvent altérer la qualité de l’eau du littoral. On n’a pas aujourd’hui de point noir. On travaille à réduire l’impact à partir de nos stations. Nous sommes dans l’attente d’une précision de la réglementa­tion pour faire de la réutilisat­ion des eaux que nous avons traitées. C’est un savoir-faire qu’on a fortement développé en Californie, qu’on a fortement mis en place en Espagne. Aujourd’hui on est juste en attente des conditions réglementa­ires dans lesquelles on peut développer ce genre d’actions en PACA.

Des exemples de dispositif­s dans le Var et les Alpes-Maritimes

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Hervé Madiec est directeur régional eau de Suez en PACA. La station Nobilis de Golfe-Juan Ecoseastem traque les microfibre­s à Nice Des nurseries de poissons à Bormes-les-Mimosas Des drones en baie de Cannes
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(DR) La station d’épuration Nobilis de Golfe-Juan a su se faire discrète. Elle est enterrée sous le théatre de la mer.
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