Var-Matin (Grand Toulon)

Pourquoi les marchés de Le Club de l’éco

Monaco est un terreau fertile pour les marchés de niche. Est-ce parce que la clientèle y est segmentée et internatio­nale ? Est-ce parce que son ADN accélère la créativité ?

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE ET KARINE WENGER

C’est l’un des traits majeurs de son économie : la Principaut­é de Monaco est propice au développem­ent d’entreprise­s qui s’inscrivent dans des marchés de niche, que ce soit à Monaco intra-muros ou à l’internatio­nal. Le Club de l’éco de Monaco-Matin le constate chaque année lorsqu’il se penche sur le dossier de sélection des Trophées de l’Économie, prix qu’il remettra cette année encore au Grimaldi Forum à la fin du mois de novembre. Vendredi, les partenaire­s du Club de l’éco se sont penchés sur cette spécificit­é monégasque. La Principaut­é porte-t-elle en son sein les ferments de cette éclosion de niches de marché ? Comment les entreprene­urs monégasque­s tirent-ils leur épingle du jeu ? Début d’analyse avec Riccardo Giraudi, le président délégué du groupe Giraudi, spécialisé dans l’importatio­n de viande et la restaurati­on. Un bel exemple de réussite focalisée sur une niche de marché.

Riccardo Giraudi, pourquoi avoir choisi de travailler un marché de niche avec l’importatio­n de la viande de luxe ? Il y a un lien intrinsèqu­e avec Monaco. Le groupe Giraudi créé par mon père est spécialisé dans l’importatio­n de viande. Nous avons un savoirfair­e important et le luxe fait partie de l’ADN de la Principaut­é. Il fallait tenter de conjuguer les deux et importer de la viande de luxe. Ce que nous faisons depuis quelques années en plus des   tonnes de viande qui transitent par Monaco.

Que vous apporte cette niche de marché ? Elle nous a permis de pousser notre développem­ent beaucoup plus loin. Associer viande de luxe et Monaco a été un vrai levier. C’est à partir de ce moment-là que nous avons commencé à prendre des contrats au Japon, aux États-Unis, au Canada, en Australie… taille. C’est un pays, une nation, une ville, un village. Avec une diversité de la population qu’il est important de comprendre. Ceux qui arrivent ici en se disant, il n’y a que des riches à Monaco, on va gagner beaucoup d’argent, se plantent. Monaco est un pays de racines. On n’accepte pas les gens arrogants qui savent tout. Il n’y a pas une clientèle mais des clients à Monaco, il faut les analyser pour introduire sur le marché des produits qui ont une vraie valeur ajoutée.

Comment expliquez-vous votre réussite ? Par le fait que je suis né à Monaco et que j’y ai grandi. J’ai pu cerner la clientèle. J’ai ouvert le Beefbar parce que j’avais besoin de RP autour de la viande. À mon retour de Londres après l’université, en -, j’ai pensé que la clientèle présente à Monaco était la même qu’à Londres, New York ou Moscou. À l’époque à Monaco, on avait le choix entre les restaurant­s étoilés et les trattorias, il n’y avait pas d’entre deux. Dans les années , on était dans le plein boom d’Internet, les restaurant­s étaient devenus des marques. À Londres, j’avais appris la valeur ajoutée des restaurant­s, avec du lifestyle, de l’expérience. Nous nous sommes lancés en partant de notre valeur ajoutée : notre savoir-faire dans la viande. On a créé le Beefbar. Aujourd’hui, on vend des franchises, des licences, en propre. On est à Mexico, au Luxembourg, Dublin, Berlin, Hongkong, bientôt à Dubaï, Riyad. Un concentré de nationalit­és « Le parcours du Groupe Giraudi est un bel exemple de réussite monégasque et c’est un marché de niche qui a fait à la fois sa renommée et son développem­ent. C’est d’abord M. Giraudi père qui, arrivé de Hollande dans les années , a réussi à devenir le leader en Europe sur le Black Angus américain. Beaucoup de choses ont encore évolué à l’initiative de son fils. Riccardo dit une chose très juste : Monaco permet de connaître les goûts de nombreuses nationalit­és sans avoir à parcourir la planète. Il y a  nationalit­és à Monaco. Et c’est un atout. Cette clientèle internatio­nale permet de savoir ce qui plaît et ce qu’on peut proposer en intra-muros comme à l’internatio­nal. Monaco est une marque puissante et quand on va à l’extérieur, on a une responsabi­lité importante. Car la clientèle attend quelque chose de nous. On doit aussi produire ce qu’on attend de nous et c’est un vrai sujet. »

 ?? (Photos Mickael Alesi) ?? Spécialisé dans l’importatio­n de viande, le groupe Giraudi a misé sur une niche : la viande de luxe. Un choix qui lui a permis d’accélérer son développem­ent. Riccardo Giraudi a fait partager son expérience aux partenaire­s du Club de l’éco de...
(Photos Mickael Alesi) Spécialisé dans l’importatio­n de viande, le groupe Giraudi a misé sur une niche : la viande de luxe. Un choix qui lui a permis d’accélérer son développem­ent. Riccardo Giraudi a fait partager son expérience aux partenaire­s du Club de l’éco de...

Newspapers in French

Newspapers from France