Un vrai plein-temps
Bien que leur logement se situe au-dessus de la boutique, Brigitte ne doit pas s’attendre à voir rentrer tous les soirs Emmanuel à l’heure du dîner. Car en plus des innombrables ficelles qu’il tire et au bout desquelles s’agitent tant de pantins, notre jeune président s’est attribué deux tâches supplémentaires : le professorat d’histoire et, surtout, la permanence en matière de sécurité. Pour la première tâche, il disposera d’un conseiller spécialisé. Encore devra-t-il veiller à ce que le rappel des guerres passées ne finisse pas par nous fâcher de nouveau avec nos deux anciens ennemis tutélaires, les Anglais et les Allemands. Comment ne pas être un peu choqué par des effusions berlinoises lorsqu’elles succèdent à l’évocation de tant d’horreurs encore si proches ? Côté British, Jeanne d’Arc et Napoléon pèseront toujours plus lourd que Diana et la Queen. Plus difficile à assumer paraît cette centralisation des renseignements qui passera de services divers et souvent antagonistes au seul bureau du chef de l’Etat. Imaginez ce dernier, au téléphone jour et nuit tantôt pour recueillir des informations tantôt pour donner des ordres. Beaucoup plus qu’un pleintemps si l’on ajoute le bras de fer musclé chaque fois que se pointe un dirigeant étranger, la tape amicale sur la joue des fidèles et les remplacements ministériels auxquels on n’échappera pas. En revanche, que de temps gagné
en ne recevant plus de journalistes...