La biennale perpétue la tradition de cette terre d’artistes peintres
« C’était comme la remise de la palme d’or à Cannes pour tout le milieu culturel de la région », assure le peintre Daniel-Antoine, invité d’honneur de cette biennale 2017 aux côtés des artistes Michèle Dolfi-Mobily et Aurélie Magnoni, qui n’est autre que le fils de Louis Arride, l’artiste peintre et sculpteur de la célèbre statue de Raimu. La maison des Comoni ouvrira ses portes le vendredi 30 juin pour une exposition autour des thèmes « courbes, mouvements, vibrations ». En attendant DanielAntoine a répondu à nos questions.
Vous semblez ému de participer à cette biennale ? C’est un grand honneur. Mon père y a reçu de nombreux prix. J’avais dix ans. À l’époque c’était quelque chose. J’ai rencontré et observé les grands peintres et maîtres provençaux comme Pianfetti, Pertus, Echevin, Baboulène, Courdouan, Amoretti, Mange, Nardi, Bartoli, Cèze, Verdilhan, Trofimoff, Eisenchitz, Fusco, Rin, Nardi... J’ai grandi dans les parfums de térébenthine, au Revest.
Le Revest était-il le grand rendez-vous des artistes ? Ah ça oui ! Vous vous rendez compte : le guitariste Django Reinhardt passait son temps avec Amédée Pianfetti, découvert par Jean Cocteau et qui refusa les honneurs, de peur de sombrer dans la facilité. Mon grand-père Alphonse, immigré italien de Naples, avait acheté cette maison de campagne dans les quartiers des Arrosants, qui domine le village. Mon père y recevait tous ces grands artistes et ceux du groupe . Les peintres toulonnais et la palette des gris colorés de leurs toiles. Ils me disaient : « Si tu trouves le côté magique d’harmoniser ton oeuvre, tu donneras de la vibration. C’est l’essentiel. »
Ce rendez-vous culturel est-il indémodable ? Il traverse les âges avec autant de succès. Et c’est un devoir maintenant de perpétuer cette tradition que l’adjointe déléguée à la culture et au patrimoine Nicole Le Tiec poursuit avec énergie. Ce village me fait ressentir le moment des grandes vacances, les sources, les cabanes dans les collines et l’univers de Pagnol. Ça fait rêver. Ces paysages sont inscrits pour inspirer les artistes.