La nature s’expose au Metaxu
Jusqu’au 29 juillet, les dessinateurs Bénédicte Thoraval et Jérôme Souillot investissent le Metaxu le temps d’une exposition haute en couleurs, consacrée aux cabanes et à la nature
Une fleur bleue géante s’étale sur le mur immaculé. Un peu plus loin, une paillote semblant sortir d’un album de Corto Maltese se détache des parois du Metaxu. Depuis hier et jusqu’au juillet, la « galerie pépinière d’artistes» de la place du Globe accueille, le temps d’une exposition gratuite, une quarantaine d’oeuvres de l’artiste toulousain Jérôme Souillot et de la dessinatrice toulonnaise Bénédicte Thoraval. Cabane Clac Shack ! est le nom de cet étrange travail à quatre mains venant inaugurer Jardin, la saison estivale du Metaxu. Entre deux coups de pinceaux, entretien coloré avec un duo de grands enfants… Cabane Clac Shack !, c’est une exposition au nom assez conceptuel. Une cabane, ça symbolise quoi pour vous ? Bénédicte Thoraval : « Une cabane pour moi, c’est avant tout la nature, un point de refuge, l’enfance… Un endroit où peut s’épanouir l’imagination ! » Jérôme Souillot : « C’est surtout le premier endroit de construction, un endroit à nous où l’on se rend avec ses amis. C’est un monde à soi, régi par nos propres règles. Mais en même temps, c’est quelque chose d’assez éphémère et d’assez fragile… »
Finalement, ne passe-t-on pas sa vie à se construire des cabanes, que ce soit à travers le travail, la famille, la renommée… Parce qu’en fin de compte, tout cela aussi est assez éphémère… B. T. : « Mais oui ! Tout ce que l’on réalise n’est qu’éphémère. Moi, ma cabane, c’est le dessin. Et quoi de plus éphémère que le dessin ? Une feuille, un stylo et rien de plus… » J. S. : « C’est vrai qu’on passe notre temps à se protéger, notamment quand on choisit ses amis… Ma cabane à moi, c’est mon atelier… Quand j’avais ans, je faisais des cabanes avec les chutes de tissus de la fabrique de parapluies de mes grandsparents, à Chalon-sur-Saône. D’ailleurs, il y a quelques-unes des oeuvres ici qui s’en inspirent… Wouho ! Mais c’est quand même un peu lâche en fait une cabane ! Bon aller, je me casse… » Attendez, avant que vous partiez bouder, j’aimerais comprendre comment marche votre exposition. Vos styles sont tout de même très différents, plus contemplatif pour vous Bénédicte et plus proche de la BD pour vous Jérôme… J. S. : « Eh bien, il n’y a pas vraiment de fil directeur. Au début, on ne savait pas vraiment ce qu’il y allait y avoir ! Mais l’idée, c’est de recréer ici une sorte de refuge où la nature est très présente, dans ce Metaxu qui est comme un refuge d’artistes… Et puis, même si nous avons des styles différents avec Bénédicte, l’influence de la BD est présente chez nous deux. » B. T. : « S’il y a un fil, c’est que toutes nos oeuvres sont mixées . Par exemple, mes dessins encadrés se superposent aux peintures murales de Jérôme. Ce qu’on veut, c’est avoir des idées et des regards qui se complètent. Et c’est vrai que je suis très influencée par les comics ou les gravures, comme celles de Gustave Doré. »
Hier, il y avait l’épreuve de philo au bac. Le sujet de la filière ES, c’était : « Une oeuvre d’art est-elle nécessairement belle ? » Si vous deviez y répondre en une phrase ? B.T.:«...» J.S.:«Ohlala...euh…non! Heureusement que je ne le passe pas le bac cette année… »
C’est un peu lâche en fait une cabane ” Heureusement que je ne passe pas le bac cette année ! ”