e circo : Guérel (REM) n’a guère tremblé face au FN

Pressentie comme un raz-de-marée, la victoire d’Émilie Guérel pour La République en marche a été un (tout petit) peu plus compliquée que prévue. Et plus longue à se dessiner aussi : les premières centaines de bulletins dépouillés à Six-Fours ou dans le centre-ville de La Seyne par exemple, la donnaient au coude-à-coude avec son adversaire. Au total, dans la circonscription, 5 129 voix la séparent de Frédéric Boccaletti (Front national), qui n’est donc pas parvenu à refaire son retard du week-end dernier, et son débours de 3492 suffrages au premier tour.

Une abstention historique

« Youtube a fait du mal», répétaient quelques militants macronistes croisés hier soir dans la deuxième ville du Var, pour justifier ces scores assez serrés malgré tout. Un montage vidéo de quelques interventions filmées d’Émilie Guérel, peu à l’avantage de la marcheuse, a en effet énormément buzzé sur Internet cette semaine. Gageons qu’à l’heure qu’il est, la gagnante de l’élection n’en a cure. Est-ce que ceci peut, tout de même, expliquer une partie de l’abstention record constatée dimanche soir (61 % dans la circo, 64 % à La Seyne), avec ses 6 000 bulletins manquants par rapport au premier tour ? Difficile à dire. D’autant que parmi les voix données alors au candidat de la France insoumise Laurent Richard (4 665) ou à Jean-Sébastien Vialatte (LR) (8 658), nombreuses ont dû cette fois-ci rester muettes par simple conviction. Toujours est-il que l’autre grand protagoniste de cette élection est incontestablement la très faible participation, alors même que les candidats en avaient fait leur cheval de bataille dans l’entre-deux-tours. C’est peu dire que les citoyens ne se sont pas passionnés pour ce scrutin. Les chiffres sont terribles : si la septième circonscription comptait cent électeurs, 61 ne se seraient pas déplacés ; 20 auraient voté pour Émilie Guérel et 15 pour Frédéric Boccaletti (les autres étant blancs ou nuls). Dans ces conditions, avec un électeur sur cinq seulement qui lui a accordé sa confiance, quelle légitimité peut bien se targuer d’avoir la nouvelle députée ? Pas plus pas moins que les autres parlementaires élus, sans doute, tant l’abstention a été élevée aussi au niveau national (57 %).

F. Boccaletti n’est pas parvenu à mobiliser

Un mot sur le battu enfin. Frédéric Boccaletti subit là une nouvelle déconvenue. Lui qui disait viser la barre des 31 000 voix (le score de Marine Le Pen dans la circo au 2nd tour de la présidentielle) n’aura rassemblé « que » 15 838 partisans derrière son nom, soit seulement 5 000 de mieux que sept jours auparavant. Il est encore trop tôt pour savoir si celui-ci tentera à nouveau sa chance lors de prochaines échéances. Ou d’ailleurs si son parti lui en offrira une nouvelle. Car une chose est sûre, ses bons scores dans les villes de SixFours (44,6%) ou La Seyne (44,5%) ne rempliront pas son CV, désormais lourd de nombreuses défaites électorales. Tout le contraire d’Émilie Guérel finalement : inconnue il y a quelques semaines, la jeune femme a réussi l’exploit de gagner lors de sa toute première bataille politique. Et pas n’importe laquelle.