Var-Matin (Grand Toulon)

La transforma­tion digitale: Le club de l’éco

Au plan national, seulement 3 % des entreprise­s estiment avoir terminé leur transforma­tion numérique. 79 % disent l’avoir enclenchée. Où en est notre territoire ?

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE ET KARINE WENGER

Le monde change vite. Le digital percute un certain nombre de modèles économique­s, de fonctionne­ments managériau­x, de raisonneme­nts et d’habitudes que nous avons et les organisati­ons y répondent avec créativité. La transforma­tion digitale des entreprise­s était au coeur du Club de l’éco de Nice-Matin ce vendredi à La Terrasse du Plaza. Où en sont nos PME et grands groupes de leur mue numérique ? Comment nos artisans la gèrent-ils ? Estelle devenue une réalité et quelles en sont les enjeux à venir? Premiers éléments de réflexion avec Maya Serigne, directrice de la transforma­tion digitale et de l’innovation sociale chez Orange Sud-Est, et Vincent Parisot, son directeur de la communicat­ion.

La transforma­tion digitale touchet-elle tout le monde ? Maya Serigne. Si le groupe a créé une direction de la transforma­tion digitale et de l’innovation sociale au sein de sa DRH, c’est justement parce que nous souhaitons embarquer l’ensemble de nos collaborat­eurs, quels que soient leur âge, culture ou métier. La transforma­tion digitale est au coeur de notre plan stratégiqu­e Essentiel . Notre objectif est d’accompagne­r chaque collaborat­eur et de lui faire vivre une expérience à la hauteur de celle que nous voulons pour nos clients. On est dans la réciprocit­é des intentions.

Où en êtes-vous de votre mue ? Concrèteme­nt, elle a commencé il y a quelques années. Nous avons été précurseur­s. Le démarrage a été d’équiper nos collaborat­eurs pour qu’il n’y ait pas de fracture numérique.  % d’entre eux sont équipés de téléphone G en Europe. Nous avons aussi lancé notre réseau social d’entreprise Plazza, avec des milliers de communauté­s actives qui permettent de partager des compétence­s et trouver de l’informatio­n en temps réel.

La formation estelle un axe important ? Elle l’est, avec la sensibilis­ation, mais plus comme on l’entendait avant, avec des catalogues. Elle passe par des formats très interactif­s. Nous avons lancé notre Digital Academy. Elle permet de valider des passeports digitaux sur  pays. Autour de thèmes comme le big data et l’utilisatio­n des outils numériques.   collaborat­eurs y ont été formés. Quid de l’accompagne­ment ? C’est un formidable levier. Grâce au digital, les frontières de l’entreprise et les usages deviennent extrêmemen­t mobiles, ubiquitair­es. Le collaborat­if est au coeur. On touche au temps, à l’espace et donc à nos organisati­ons du travail. Avec beaucoup d’expériment­ation, qui est le parti pris de l’entreprise.

Du test and learn ? Et de nouveaux espaces de travail à l’instar du service clients de Nice, revu pour permettre une expérience salarié enrichie, avec différents lieux, permettant à la créativité de s’exprimer, un peu d’isolement pour des tâches de fond et laisser la place au collaborat­if en mode projet. C’est aussi beaucoup d’usages en nomadisme. Avec du télétravai­l ( personnes au niveau de la branche Orange Sud-Est), des ambassadeu­rs digitaux qui viennent coacher nos salariés.

Vincent Parisot, il y a un élément très important aujourd’hui : c’est l’atawad, anytime, anywhere, any device… Que ce soit pour la communicat­ion interne, externe, pour la relation client ou pour l’innovation, les contenus que l’on produit doivent être disponible­s partout, tout le temps et sur tous les terminaux. L’an dernier, on est passé à des consommati­ons d’Internet sur mobiles ou tablettes largement supérieure­s à celles sur le fixe. Et ce n’est que le début. Le fait d’avoir tous ces contenus disponible­s en simultané apporte une accélérati­on de la relation clients et elle passe forcément par une horizontal­isation de l’organisati­on.

Pourquoi ? Parce qu’il faut pouvoir répondre rapidement à une question de client et l’organisati­on classique ne le permet pas. Réduire la pyramide passe par la responsabi­lisation des opérationn­els sur le digital. Plein d’entreprise­s ont des directions du digital un peu isolées, ce n’est pas notre vision. Nous avons une approche multicanal. Un responsabl­e de boutique va traiter lui-même les sollicitat­ions qu’il reçoit. Ça ne passe pas par un plateau digital. Ça permet de garder une relation client privilégié­e.

Et les réseaux sociaux ? Au-delà de Facebook et du chat, il faut qu’on soit tous en veille sur leur utilisatio­n. Il y a plein de réseaux sociaux sur des secteurs segmentés liés à ce que j’aime dans la vie. On a tout intérêt à ne pas être que sur du mass média et travailler l’affinitair­e aussi.

 ?? (Photos F. Fernandes) ?? Maya Serigne, directrice de la transforma­tion digitale et de l’innovation sociale chez Orange Sud-Est, entourée de Vincent Parisot, son directeur de la communicat­ion, et Valérie Perotti, responsabl­e de la communicat­ion externe dans les AM et le Var....
(Photos F. Fernandes) Maya Serigne, directrice de la transforma­tion digitale et de l’innovation sociale chez Orange Sud-Est, entourée de Vincent Parisot, son directeur de la communicat­ion, et Valérie Perotti, responsabl­e de la communicat­ion externe dans les AM et le Var....

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