Var-Matin (Grand Toulon)

Le Château Sainte-Roseline opère sa montée en gamme

Le Château Sainte-Roseline réaffime son positionne­ment haut de gamme. Il réorganise ses cuvées et collection­s et vise le label Vigneron en développem­ent durable pour 2018

- CHRISTELLE LEFEBVRE

Les goûts changent, le marché évolue. On s’écarte de la barrique en bois, c’est le retour du fruit, de la fraîcheur. Au Château Sainte-Roseline comme au Château des Demoiselle­s, tous deux détenus par la famille Teillaud et dirigés par Aurélie Bertin, tous les sens sont en éveil. Travail dans les vignes, investisse­ments dans le matériel et les hommes, actions en faveur de l’oenotouris­me, les deux domaines sont en mouvement permanent. Avec un cap clair : réaffirmer leur positionne­ment et leurs valeurs. Pour Sainte-Roseline, cru classé associé à l’art et aux signatures contempora­ines, le travail des six prochaines années est d’accentuer son caractère haut de gamme. Pour les Demoiselle­s, vignoble à l’esprit plus familial qui fleure la Provence, ce sera en plus du vin de qualité, de renforcer les activités outdoor avec une Tyrolienne et un parc accrobranc­hes en s’appuyant sur un savoir-faire externe. Ici, rien ne reste dans les cartons. Ni les projets, ni les bouteilles ! Il s’en produit 500000 sur les 110 hectares de Sainte-Roseline et 350 000 sur les 70 hectares des Demoiselle­s, plus les 2 millions de bouteilles provenant du négoce, production vendue sous les marques Perle et Prestige de Roseline qui se développen­t bien. « Notre ambition est de performer davantage à l’internatio­nal, confie Aurélie Bertin. Ça représente 25 % de nos ventes aujourd’hui. En France le marché est mature, le rosé constitue 30 % des vins consommés. Il était à 7 % en 94. À l’internatio­nal, la part du rosé est de 11 %. La marge de progressio­n est là, même si on n’atteint jamais les 30 % pour des questions culturelle­s et gastronomi­ques. Actuelleme­nt, le marché des ÉtatsUnis est exponentie­l. » Pour travailler cet axe, l’entreprise a investi dans une nouvelle ressource humaine en la personne de Pierre-Marie Masson, qui apporte un réseau internatio­nal déjà bien charpenté. « Nous avons aussi la velléité de poursuivre notre développem­ent par un fort travail sur le haut de gamme, direction que nous développon­s avec notre oenologue Christophe Bernard. » Structurat­ion des organisati­ons humaines et des zones de travail, investisse­ments d’1,5 millions sur du matériel, changement d’une partie de la cuverie et nouvelle ligne d’embouteill­age à Sainte-Roseline, reprise de l’entrée du domaine avec un nouvel accueil parking et accès routier, création d’une restaurati­on avec des assiettes terroir pour enrichir l’expérience client autour du caveau, les projets sont à la hauteur des ambitions. Soutenues et structurée­s. Comme les cuvées et collection­s. Dans son processus d’améliorati­on continue, depuis le début de l’année, Aurélie Bertin s’est fixé pour objectif de décrocher le label VDD, vigneron en développem­ent durable, en  . « C’est le seul label lié à la viticultur­e à englober à la fois la dimension environnem­entale et sociétale de l’entreprise. L’audit est réalisé auprès des salariés pour les questions sociales, dans la campagne et les caves pour l’environnem­ent et du côté comptable pour la partie économique. Tout est observé et c’est ce qui nous intéresse. Ça va tirer l’ensemble de l’entreprise vers le haut. Quand on grandit, le volant social est essentiel. On doit partager des valeurs pour faire avancer les projets. Il faut des salariés bien dans leur poste. »

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