Aux OEillets, une campagne totale
« Les équipes de Levy se sont battues sur tous les fronts, elles ont bombardé tout au long de la semaine. » Devant l’école maternelle des OEillets, Sofiane Amara est catégorique. Pour le responsable de l’association Smacs, la mobilisation des équipes électorales de la première adjointe a payé. Et expliquerait ce score « soviétique » dans le bureau 117 : 85,67 % des voix contre 14,33 % pour Élisabeth Chantrieux, la candidate macroniste. Ce que confirme Olfa Témine, qui a elle-même tracté pour la députée dans le quartier. « On a surtout frappé aux portes jeudi et vendredi derniers ». L’argument phare brandi par Olfa pour qu’un bulletin « Geneviève » soit glissé dans l’urne : « C’est une femme d’expérience, quelqu’un qui vous connaît. » «Ah mince, j’ai oublié de voter pour elle! On m’a dit qu’elle était bien! », s’exclame une jeune femme. Pourtant, au détour des rencontres entre La Grande plaine et le centre d’entraînement du RCT, les raisons de cette écrasante victoire sont plus opaques. « On nous dit qu’avec Geneviève Levy, on est sûr d’avoir des subventions pour les associations ou qu’elle peut aider pour appuyer tel ou tel dossier de logement social, alors qu’Élisabeth Chantrieux, on la connaît pas, donc on ne sait pas si tout ça on l’aura… », lâche un habitant.
Un électorat « souple »
De plus, plusieurs coups de fil incitant à voter pour la candidate LR auraient été passés… Mais, même si ceci peut expliquer l’augmentation du taux de participation, passé de 26,75 à 35,4 % entre le premier et le second tour, cela n’éclaire que partiellement le score himalayen du mystérieux bureau 117. Mais difficile d’en savoir plus. « C’est un électorat très familial, c’est des proches, des amis… On vote plus par sympathie personnelle », tente d’expliquer un connaisseur du quartier. « Ici, c’est un électorat plus souple, qui vote dans le sens du vent, témoigne un autre. Il y a les bonnes choses qui ont été réalisées et les projets du quartier, comme les travaux du boulevard des Armaris ou la construction de nouveaux logements sociaux.» Et de conclure : « C’est plus facile d’influencer les gens du quartier que des pavillonaires...»