Jean-Louis Masson : « Je savais que c’était gagnable »
Paraissant KO au premier tour, le maire LR de La Garde Jean-Louis Masson a réalisé une spectaculaire remontée pour remporter la circonscription. Il dévoile ses recettes
C’est au pied du mur qu’on voit le Masson. Le jeu de mots n’est pas à la hauteur de la performance réalisée par le candidat LR dans la troisième circonscription mais il s’impose. Sonné au premier tour, dix points derrière son concurrent de La République en Marche (Alexandre Zapolsky), Jean-Louis Masson a réalisé une incroyable remontée dans l’ultime ligne droite d’un marathon électoral. Résultat : il coiffe au poteau son rival. Après avoir été ultra-favori pendant des mois, médusé au soir du premier tour et inquiet pendant une semaine, il reste un peu enivré par ces montagnes russes émotionnelles mais estime que ce parcours ne doit rien au hasard.
à militants ont été mobilisés
« J’ai une grosse équipe de campagne », sourit le maire de La Garde pour expliquer les 8 268 suffrages gagnés entre le premier et le second tour… alors qu’il y a eu 10 630 électeurs en moins à s’exprimer et que son concurrent n’a gonflé son score que de 1998 voix. « On va voir les gens, il n’y a pas d’autre explication. Notre seule action, c’est un grand travail de proximité. On met les marchés en stand-by parce qu’on y rencontre toujours les mêmes personnes. Alors on va voir les électeurs qu’on connaît. On met en oeuvre tous les réseaux militants. » Une stratégie qui nécessite des troupes. Et le camp LR en dispose. Jean-Louis Masson annonce avoir fait monter au front 600 à 800 militants. « Et, ça, je savais que mon concurrent ne pouvait pas le faire. » Le travail de fourmi a consisté à « rassurer » sur la personnalité du candidat, sur son ancrage local et sur ses bonnes relations avec les maires de la circonscription. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant le premier tour alors ? « Je ne pensais pas avoir un tel retard, concède JeanLouis Masson. À force de me dire que j’étais favori, j’avais fini par y croire. Je savais qu’il y aurait une vague présidentielle, je pensais qu’on serait moins fort qu’en 2012, mais je ne pensais pas qu’on prendrait un bain pareil. »
« J’ai joué l’intox »
Autre motif : la lourdeur du dispositif et ses éventuels effets secondaires. « C’est une grosse machine, on hésite à la mettre en oeuvre, parce que si ça passe sans qu’on en ait besoin, ça peut se révéler contre-productif. » Jean-Louis Masson n’écarte pas enfin le plan national. « Les électeurs savaient après le premier tour que le parti présidentiel avait sa majorité, ça a été plus facile de les convaincre que pour la circonscription, ce choix ne s’imposait pas. Je n’étais pas pessimiste, je savais que c’était gagnable», sourit le député. Les yeux dans les yeux, il avait pourtant assuré le contraire à Alexandre Zapolsky, mardi dernier lors du débat que Var-matin avait organisé entre les deux hommes. « J’ai joué l’intox. C’est mon rôle de dire ça à mon concurrent qui n’est pas très rompu à l’exercice. Moi, je savais le travail que j’allais faire entre les deux tours ».