La Chambre de commerce doit tout réinventer
En cinq ans à peine, la Chambre de commerce et d’industrie du Var (CCIV) a perdu 4 millions de ressources fiscales, soit une baisse de plus de 25 % ! Face à ce contexte financier tendu, la chambre consulaire a su réagir. En adoptant notamment une politique de réduction des charges. Cette gestion responsable a d’ailleurs été saluée, hier matin, à l’occasion de l’assemblée générale de la CCIV. Convié à l’événement, le commissaire aux comptes s’est ainsi risqué à cette métaphore marine : « Quand le mistral souffle, il faut réduire la voilure. Face à un tassement de ses recettes, la chambre a su faire des économies. » Si la CCIV a su réagir, elle n’a pas renoncé pour autant à agir, gardant toujours à l’esprit les grandes missions qu’elle s’est fixées: accompagner les entreprises ou encore développer l’aménagement et l’attractivité des territoires. Pour continuer à avancer, à entreprendre, « nous nous efforçons d’innover en matière de financement, par exemple avec des alliances nouvelles avec la Caisse des dépôts et consignations. La CCIV invente de nouveaux modes de collaboration économique, économes et intelligents avec les collectivités », explique le président Jacques Bianchi. Ce dernier a su trouver un allié en la personne d’Alain Lacroix. Le nouveau président de la CCI de région ProvenceAlpes-Côte d’Azur a ainsi déclaré : « Pendant longtemps, les chambres ont vécu un peu chacune dans leur coin. Mon ambition est de construire ensemble un vrai réseau, uni autour d’une même stratégie et pour une seule cause : la réussite économique de nos territoires.»
Quatre grands projets
Une réussite qui, pour le Var, passe par les quatre grands projets structurants décidés par la CCIV. En premier lieu desquels figure la transformation de la Grande-Tourrache, appelée à devenir un campus régional de l’excellence touristique. À noter, en matière de collaboration, que l’Union patronale du Var, déjà présente sur le site avec son campus sportif, envisage d’y créer également une école de deuxième chance. Autre projet : donner un nouvel élan au parc d’activités du plateau de Signes avec l’ambition d’en faire l’un des plus grands d’Europe. Pour y parvenir, la CCIV mise sur le retour du Grand Prix de Formule 1 au Castellet le 24 juin 2018, l’occasion de créer un pôle de formation et de performance autour de la mobilité durable et des sports mécaniques. Premier sur la desserte passagers de la Corse et sur le fret Ro-Ro (sorte de ferries pour camions) vers la Turquie, le port de commerce de Toulon-La Seyne n’est pas oublié. La CCIV envisage ainsi d’y investir 20 millions d’euros sur 5 ans, avec notamment l’aménagement d’une esplanade de 7 000 m2 au terminal Toulon-Côte d’Azur, permettant une réappropriation de la rade pour les populations. Ou encore la création d’une connexion ferroviaire digne de ce nom à Brégaillon. Enfin, la CCIV sera évidemment partie prenante à Chalucet où elle a investi dans 5000 m2 destinés à héberger l’école Kedge ainsi que des bureaux dédiés à la connaissance, l’accompagnement de l’économie, la création, la performance et la croissance des entreprises varoises.