Désaccord gouvernemental sur des insecticides
Edouard Philippe a donné raison au ministre de la Transition écologique aux dépens de son collègue de l’Agriculture hier
Le gouvernement a décidé de ne pas revenir sur les dispositions de la loi de 2016. Cet arbitrage a été pris à l’occasion d’une réunion tenue à Matignon le 21 juin » ,aindiqué Matignon dans un communiqué, tout en précisant qu’un « travail est en cours avec les autorités européennes ». Au coeur de cette première discorde gouvernementale, ce sont les insecticides « tueurs d’abeilles ». Et le Premier ministre a tranché hier. Edouard Philippe a donné raison au ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot aux dépens de Stéphane Travert, son collègue de l’Agriculture, et confirmé l’interdiction de ces insecticides.
« Une distorsion de concurrence »
La législation française « n’est pas conforme avec le droit européen », avait déclaré plus tôt Stéphane Travert sur RMC/BFMTV, interrogé à propos d’un « document de travail » datant également du 21 juin, obtenu par RMC. Ce texte, portant sur une « trame de projet de loi », déplorait que « la réglementation française aille plus loin que ce qui est prévu par la réglementation » de l’UE. Votée dans le cadre de la loi sur la biodiversité de 2016, l’interdiction des néonicotinoïdes, insecticides nocifs pour les abeilles, a été combattue par le monde agricole, en particulier les betteraviers, et fait l’objet d’âpres débats au Parlement. Ces derniers ont apporté, avec les céréaliers, leur soutien au ministre de l’Agriculture, évoquant « une situation de distorsion de concurrence » vis-à-vis de leurs homologues européens et des pays tiers « ayant accès à ces molécules ».