Var-Matin (Grand Toulon)

Ciamin est dans le match

Deuxième sur l’asphalte corse puis sur la terre sarde, le benjamin niçois du Mondial Junior s’est affirmé d’emblée comme le rival numéro 1 du leader espagnol Nil Solans. Départ prometteur...

- GIL LÉON

Rejoindra-t-il dans quelques mois Sébastien Loeb (titré en 2001), Dani Sordo (2005), Sébastien Ogier (2008), Craig Breen (2011) et Elfyn Evans (2012) sur les tablettes du championna­t du monde Junior? Nicolas Ciamin a le droit d’en rêver. « Après les deux premières étapes, oui, le titre reste jouable, mais c’est le leader actuel qui a son destin en main », souligne l’espoir du volant niçois quand on le questionne d’entrée sur cet objectif suprême. « Avec quatre courses restant à disputer, la route est encore longue. Aujourd’hui, je songe surtout à décrocher une victoire ou deux d’ici la fin de saison. » Monté à deux reprises sur la deuxième marche du podium JWRC, d’abord à PortoVecch­io (Tour de Corse), puis un peu plus au sud, du côté d’Alghero (Rallye d’Italie), le néophyte (19 ans, 21 courses au compteur depuis début 2016) qui apprend vite vise logiquemen­t plus haut. « Si on m’avait annoncé que j’entamerai ma deuxième saison de cette manière, j’aurais signé tout de suite, comme on dit. Certes, avec Thibault (De la Haye, l’ami copilote, ndrl), nous espérions faire un peu mieux sur l’asphalte de l’Île de Beauté. En revanche, je ne pensais pas réussir un tel score en Sardaigne... » Un rendez-vous en terre inconnue truffé de pièges où il se savait attendu au tournant. Où il fallait impérative­ment rester dans le match au sommet.

Quatre meilleurs temps sur terre

Résultat : si Nil Solans (25 ans), le solide leader espagnol, a confirmé son statut de favori en décrochant une seconde victoire logique au vu de sa domination, Nicolas Ciamin s’est affirmé dans la peau du challenger numero 1. « Globalemen­t les épreuves spéciales étaient moins cassantes que ce que je craignais », poursuit-il. «Ily avait juste quelques endroits très défoncés, notamment la fameuse Power Stage tracée sur une plage. Pour nos Ford Fiesta R2T, ça ressemblai­t plus à du franchisse­ment type Dakar qu’à de la vitesse. Certains adversaire­s sont d’ailleurs restés plantés à un endroit presque impraticab­le. Nous, on est passé de justesse en roulant à 20-30 km/h pendant 200 mètres. N’importe quoi! » Concernant sa progressio­n validée par quatre meilleurs temps, le prometteur ambassadeu­r de l’ASAC de Nice mesure le chemin accompli sans perdre de vue celui qui se profile droit devant. « J’ai lâché un peu de temps en début de parcours. Les quelques modificati­ons de réglages ne m’inspiraien­t pas confiance, en fait. Nous sommes donc revenus au ‘‘set up’’ de base. Pareil pour mon système de notes devenu un peu trop complexe au fil du temps. Ça manquait de précision donc j’ai fait marche arrière. De quoi retrouver un meilleur feeling. Voilà, les chronos démontrent que nous allons dans le bon sens, mais il y a encore des choses à optimiser. Le freinage et les passages en courbe quand l’adhérence est faible, par exemple... »

Un été à hauts risques

La suite ? Top départ tout de suite ! Direction le Rallye de Pologne, dont la mise à feu est fixée dès jeudi. Une épreuve découverte l’an dernier que le benjamin azuréen du JWRC affectionn­e particuliè­rement. « Par rapport à la Finlande que l’on retrouvera dans un mois, il y a moins de relief, les pistes sont plus sèches, plus rapides. J’aime beaucoup, oui... » Pour l’instant relégué à 16 longueurs du leader, tandis que Terry Folb (27 ans), l’autre espoir français en lice, complète le top 3 provisoire sur ses talons, Nicolas Ciamin espère garder le cap lors de ces deux prochaines échéances à hauts risques. « Outre Solans et Folb, nul doute que le Suédois Dennis Radström, l’Irlandais Rob Duggan, l’Allemand Julius Tannert et le Finlandais Emil Lindholm démarreron­t làhaut avec le couteau entre les dents. Par conséquent, je m’attends à devoir livrer une grosse bagarre. Tant mieux! »

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