Réfléchissez bien…
Embarras du choix ou choix de l’embarras ? C’est, j’imagine, votre état d’âme si, à la veille de prendre vos vacances, vous vous interrogez toujours sur la meilleure destination. N’ayez pas peur de procéder par élimination. Fuyez les pays chauds où vous transpireriez davantage que lorsque vous travaillez ; snobez les pays froids où vous ne pourriez pas montrer votre anatomie aux autres touristes ; évitez les pays tempérés qui vous rappelleraient la France et rendraient donc inutiles un déplacement souvent fatigant et toujours coûteux. De la même façon, abstenez-vous d’aller traîner vos tongs dans une République bananière, une dictature de gauche ou un régime policier de droite. Renseignez-vous sur la quantité de boîtes de conserves qu’il vous faudra emporter pour passer outre aux nourritures locales dangereusement épicées. Ayez à coeur d’aller à la rencontre de panoramas nouveaux qui ne seraient jamais venus vers vous. Car à quoi servirait de vous tremper dans les chutes du Niagara alors qu’à partir de Draguignan minutes d’autocar vous déposeront près des Gorges du Verdon ? Je vous signale une formule excluant déceptions, mauvaises surprises, inconfort, dépenses déraisonnables et incompréhensions linguistiques : restez chez vous, surtout si vous avez la chance d’habiter la Côte d’Azur. Vous serez mieux qu’au bout du monde et
sans plus de frais qu’à l’accoutumée.