Var-Matin (Grand Toulon)

DCNS devient Naval Group

Pour gagner en notoriété à l’internatio­nal où il nourrit de grosses ambitions, le géant français de l’industrie navale militaire a décidé de changer de nom. Une annonce diversemen­t accueillie

- P.-L. PAGÈS

Les quatre lettres DCNS appartienn­ent désormais au passé. Depuis hier, le concepteur et constructe­ur de tout ce que la Marine nationale compte comme navires de guerre, qu’ils évoluent sur ou sous les flots, s’appelle Naval Group. Jusqu’au dernier moment, le secret aura été bien gardé. Un miracle en soi. Hormis une poignée de personnes dans la confidence, les quelque treize mille collaborat­eurs du leader européen du naval de défense ont, en effet, tous été mis au courant hier matin, à l’embauche. À Toulon par exemple, les deux mille deux cents salariés étaient conviés au restaurant d’entreprise Le Levant, situé dans la base navale. C’est là que le P.-d. g. Hervé Guillou leur a annoncé le changement d’identité au travers d’une vidéo. La même scène s’est répétée simultaném­ent à Ollioules, Saint-Tropez, Brest ou encore Lorient. Aux directeurs des sites, ensuite, d’assurer le service après-vente.

Besoin de gagner en notoriété

Car, on s’en doute, ce changement de nom soulève quelques interrogat­ions. Pourquoi changer ? Et pourquoi maintenant ? Si la réflexion a débuté il y a environ deux ans, c’est paradoxale­ment l’obtention du «contrat du siècle» – à savoir la conception des douze futurs sous-marins de la marine australien­ne pour trente-quatre milliards d’euros – qui a précipité les choses. «En avril 2016, à l’annonce du contrat australien, DCNS a bénéficié d’une incroyable visibilité. Mais, un an après, plus personne ou presque ne se souvient que c’est nous qui avons obtenu ce contrat», explique François Demoulin, le directeur du site toulonnais. Le soufflet est vite retombé… Confronté à un durcisseme­nt de la concurrenc­e, DCNS se devait de réagir. Pour gagner en notoriété, à l’internatio­nal comme en France, auprès de clients potentiels comme de nouveaux talents à recruter, la direction a donc tranché : DCNS devient Naval Group. « Une marque forte, fédératric­e, incarnant en un seul mot notre vocation et notre héritage, forgé au cours de quatre cents ans d’innovation navale », commente Hervé Guillou. « Le nom Naval Group est simple, internatio­nal et intelligib­le dans toutes les langues », renchérit Claire Allanche, la directrice de la communicat­ion. Reste à changer toute la signalétiq­ue sur les voitures, les bâtiments, les documents. Naval Group se donne les deux mois d’été pour y parvenir. Montant global de l’opération : trois millions d’euros, hors équipement­s de protection individuel­le (casques et autres bleus de travail, etc.).

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(Photo Patrick Blanchard) L’arsenal s’est longtemps appelé DCAN (pour direction des constructi­ons et armes navales), avant de perdre le A en  au changement de statut, puis de gagner un S en  avec l’entrée de Thales au capital. Au final la « marque » avait perdu en...

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