Var-Matin (Grand Toulon)

Un accueil mitigé

- P.-L. P.

« Naval Group. Le nom est sobre et représente assez bien l’activité de la société. » Mis dans la confidence mardi soir en tant que représenta­nt du personnel, Olivier Ménard, délégué syndical central CFE-CGC accueille plutôt favorablem­ent le nouveau nom de DCNS. Il veut croire, en tout cas, que ce changement permettra à son entreprise de gagner en notoriété. « Un peu à l’image de l’avionneur Dassault, toujours mis en avant lors des ventes de Rafale », lâche-t-il. L’élu syndical salue également le livre retraçant quatre cents ans d’innovation navale, distribué hier matin à l’ensemble des collaborat­eurs de Naval Group. « C’est un très beau cadeau. Du moins pour les anciens attachés à l’entreprise. »

« Pas le bon moment » Tous ne partagent pas ce bel enthousias­me. S’il ne conteste pas la qualité du livre offert, Michel Bienfait, secrétaire général national de l’Unsa, critique en revanche la double opération de communicat­ion. « Le changement de nom a pu être perçu comme une volonté de rompre avec le passé. L’annoncer le jour même où on commémore les quatre cents ans des arsenaux de la Marine n’est donc pas très heureux. » Pour en revenir au seul changement d’identité, Michel Bienfait se montre encore plus sévère. « Dépenser de l’argent dans un changement de nom, alors qu’un plan de sauvegarde de l’emploi et qu’un plan d’économie sont en cours, ça passe mal. Je ne crois pas que c’était le bon moment. » Richard Roméo, secrétaire général CGT, est sur la même longueur d’onde. « On a déjà demandé beaucoup d’efforts aux salariés. Pour que l’entreprise soit plus compétitiv­e, on nous demande de travailler vingt minutes de plus par jour. Et dans le même temps, on nous annonce un changement de nom pour un coût de trois millions d’euros. Forcément, ça coince un peu. » Le cégétiste toulonnais va plus loin et redoute « une première étape avant l’ouverture du capital ». La direction nie avoir de telles intentions.

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