Philippe en Estonie : Europe, sécurité et numérique au menu
Pour son premier déplacement à l’étranger, Édouard Philippe, a choisi l’Estonie à l’heure où le pays balte s’apprête à prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne. Des thèmes comme le Brexit, les enjeux de sécurité face à la Russie et les questions numériques étaient au menu hier et le seront encore aujourd’hui. Si Emmanuel Macron a prévu lui-même de se rendre en Estonie fin septembre pour un sommet sur le numérique, il est devancé par son Premier ministre. En moins de 24 heures sur place, Édouard Philippe entend avant tout « montrer que l’Europe est au coeur des priorités du gouvernement », explique-t-on à Matignon, alors que la présidence tournante de l’UE échoit à l’Estonie samedi, pour le deuxième semestre 2017.
Cybersécurité, sujet sensible
Le Premier ministre qui a rencontré à son arrivée à Tallinn la présidente Kersti Kaljulaid, élue en octobre, et le Premier ministre Jüri Ratas, devait notamment évoquer le Brexit, dont les négociations ont tout juste débuté entre le RoyaumeUni et les Européens. Il doit aussi défendre sa vision d’une « Europe qui protège mieux, qui rétablit une compétition loyale contre le dumping social et commercial; une Europe capable aussi d’exiger des autres partenaires plus de réciprocité » en matière commerciale, souligne-t-on à Matignon. Les questions de défense animeront aussi le voyage alors que la France multiplie les messages de fermeté à l’adresse de la Russie, qui partage une frontière avec l’Estonie. Le Premier ministre sera ce matin sur la base militaire de Tapa dans le nord du pays, pour rendre visite aux quelque 300 soldats français de la mission Lynx, appuyés par quatre chars Leclerc, qui s’y exercent. Le contingent français constitue aujourd’hui la principale composante du bataillon multinational de l’Otan stationné à Tapa, sous commandement britannique, constitué à l’issue du sommet de Varsovie en juillet 2016, en réponse à l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014. L’Estonie, victime d’une cyberattaque de grande envergure en 2007 attribuée à la Russie, abrite également un centre de cyberdéfense de l’Otan, à Tallinn. Un sujet sensible alors que M. Macron avait déploré durant la campagne présidentielle des cyberattaques et le piratage de milliers de messages et de documents internes, pointant la responsabilité de la Russie.