Var-Matin (Grand Toulon)

Et si c’était leur année ?

Bardet pour viser la victoire, Pinot le maillot à pois, Démare et Bouhanni des succès dans les sprints, Calméjane, Latour le maillot blanc. De longues attentes auxquelles ils pourraient mettre fin

- ROMAIN LARONCHE

. Le général :  ans après

Chaque année le dernier succès d’un Français sur le Tour s’éloigne un peu plus. Trente-deux ans désormais que cela n’est plus arrivé. Depuis la cinquième et dernière victoire de Bernard Hinault en 1985. La tâche cette année paraît encore colossale, mais plus inimaginab­le. Avec Romain Bardet, deuxième l’an passé, la France compte un prétendant sérieux à la victoire finale. « C’est compliqué de rééditer la même performanc­e. Plus on monte dans le classement, plus c’est difficile » ,a expliqué hier le natif de Brioude, qui ne cesse de se rapprocher de son rêve année après année. « Il ne faut pas voir le Tour comme une course dans laquelle on peut avoir une progressio­n linéaire. » A 26 ans, l’Auvergnat est clairement la meilleure chance française. Il grimpe, est audacieux, ne subit jamais la course, sait frotter, descendre. Bref, il est complet, si ce n’est dans l’exercice spécifique du contre-la-montre. Cela tombe bien, sur cette Grande Boucle, il n’y aura que 38,5 km de chrono. Tout semble réuni pour que 2017 soit son année. Même Christian Prudhomme, le directeur du Tour, envisage le scénario avec un Tricolore sur la plus haute marche du podium sur les Champs-Elysées (lire la phrase ci-contre).

. Une victoire au sprint :  ans

Il faut remonter onze ans en arrière pour retrouver une victoire française au sprint. Une époque où Jacques Chirac était encore Président et Robbie McEwen le patron du maillot vert. Sur la première étape du Tour 2006, Jimmy Casper règle le sprint massif à Strasbourg devant McEwen justement et Zabel. Son unique victoire sur la Grande Boucle. Depuis ? Une disette complète. Il y a bien eu quelques placettes signées Romain Feillu (trois fois dans les 3), Sébastien Chavanel (2e derrière Cavendish en 2008), ou Bryan Coquard (2e l’an passé) mais le résultat est bien maigre. Cet été pourrait être le bon. Même en l’absence du “Coq”, laissé à la maison par Bernaudeau, les Français ont leur chance dans les sprints. A commencer par Arnaud Démare, le nouveau champion de France. La FDJ a mis les moyens pour y parvenir, en lui laissant cinq coéquipier­s spécialist­es de l’emballage et en ayant recruté les Italiens Cimolai et Guarnieri à l’intersaiso­n. « Avec cette équipe autour de moi, je crois à fond en mes possibilit­és », a glissé hier Démare. L’autre chance repose sur Nacer Bouhanni, pour l’instant malheureux avec la Grande Boucle. Déjà vainqueur d’étapes sur le Giro (3) et la Vuelta (2), le Vosgien vise désormais pareil résultat sur le Tour. Pour y parvenir, il faudra toutefois prendre le meilleur sur les Cavendish, Greipel, Kittel, Kristoff, Sagan, Colbrelli, Degenkolb, Matthews... Pas une mince affaire.

. Le maillot à pois :  ans

Cinq ans après Thomas Voeckler, l’ancienne propriété de Richard Virenque pourrait revenir à un Français. C’est la mission la plus réaliste pour ces jeunes Tricolores. Thibaut Pinot, usé par sa 4e place sur le Giro, a annoncé qu’il viendrait surtout pour jouer des étapes et ce maillot mythique. « J’arrive très décontract­é, c’est positif. Je pars vraiment pour une belle victoire d’étape. Le classement de la montagne, c’est difficile car j’ai vu sur le livre de route qu’il n’y avait pas beaucoup de départs donnés au pied d’une bosse. »

. Le maillot blanc :  ans

La dernière victoire française n’est pas lointaine. C’était en 2014 avec Thibaut Pinot. Cette année, le maillot blanc semble promis à Louis Meintjes (UEA), le grimpeur sud-africain, âgé de 25 ans et déjà deux Tours dans ses jambes. L’Allemand Emanuel Buchmann (Bora), 7e du Dauphiné, ou Simon Yates (Orica), 2e du Tour de Romandie, sont aussi de séreux clients. Mais dans les rangs français, il existe une relève à la génération Bardet-Pinot (1990). Deux néophytes sur la Grande Boucle seront particuliè­rement épiés. Pierre Latour (1993), le récent champion de France du contre-lamontre. Ce coureur complet sera d’une précieuse aide pour Romain Bardet. Pourrat-il également viser le maillot blanc ? Pas impossible. Chez Direct Energie, la nouvelle pépite se nomme Lilan Calméjane (1992). L’Albigeois compte déjà plusieurs victoires de prestige (Bessèges, Semaine Coppi Bartali, Circuit de la Sarthe). A confirmer au plus haut niveau.

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Bardet pour le général, Bouhanni et Démare pour les sprints, Pinot pour les pois. Les Fraçais paraissent armés. Latour et Calméjane pourraient être les révélation­s.
(Photos AFP et EPA/MaxPPP et PQR) Bouhanni Démare Latour Calméjane Bardet pour le général, Bouhanni et Démare pour les sprints, Pinot pour les pois. Les Fraçais paraissent armés. Latour et Calméjane pourraient être les révélation­s.
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De Christian Prudhomme directeur du Tour

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