Var-Matin (Grand Toulon)

«Unmomentcl­é»

L’Azuréen Romain Langasque dispute son deuxième Open de France aujourd’hui. Un tournoi richement doté qui, en cas de bonne performanc­e, changerait considérab­lement sa saison

- RECUEILLI PAR FABIEN PIGALLE À PARIS

Romain Langasque s’élancera cet aprèsmidi (h) pour son deuxième Open de France. A  ans, le joueur originaire de Cabris cherchera d’abord comme l’an passé à franchir le cut du vendredi soir. Il sait ô combien ce parcours de l’Albatros peut se révéler piégeux pour ceux qui osent le prendre de haut.

C’est votre deuxième open de France. En quoi sera-t-il différent du premier ? L’an dernier, j’étais un joueur du Challenge tour

division européenne), c’était un tournoi bonus pour moi. Là, il fait partie de mon circuit. Mais je l’aborde de la même façon. Je sais qu’il y aura de la pression, du public. Cette année, il y a de gros points à prendre. C’est un tournoi qui peut changer votre saison, votre carrière. Après, je ne me mets pas plus de pression. Mon jeu est en place. Je dois respecter ma stratégie.

Quelle sera-t-elle ? Il faudra respecter les plans de jeu, trou après trou. Sur certains on peut être offensif, sur d’autres beaucoup moins.

Vous avez eu une période compliquée en manquant sept cuts d’affilée. Comment l’avez-vous vécue ? Ce n’est jamais simple. D’autant que sur les sept manqués, j’en loupe six de un ou deux points. C’est difficile de voir les autres jouer le week-end sans toi. Et toi, t’es obligé de rester parce que changer un billet d’avion au fin fond de la Chine ça coûte cher. C’est assez frustrant de ne jouer que deux tours. Je n’avais pas connu ça depuis longtemps. Mais ça m’a permis de changer quelques trucs (il a un nouveau caddie, ndlr). Ce qu’il faut surtout, c’est continuer de travailler et ne pas tomber dans le piège de tout, tout, changer.

C’est tentant de tout changer quand ça ne

Évidemment, mais c’est un piège. Beaucoup se sont perdus. Quand on essaye de nouvelles choses, ça peut bien fonctionne­r une heure ou un jour, mais après... c’est souvent pire qu’avant. Au putting notamment, pendant deux ou trois semaines j’ai voulu changer plein de choses. Au final j’ai vite vu que ça ne servait à rien. Mais dans ma tête je repars un peu de zéro.

Sur quoi vous êtes-vous raccroché pour surmonter cette épreuve ? L’entourage. Ils sont toujours là. C’est très important dans ces moments-là d’avoir ses parents, son coach, son préparateu­r, son agent etc. Mais honnêtemen­t j’avais toujours le moral. Je n’oublie pas que j’ai beaucoup de chance de faire ce que je fais. Ça me fera avancer.

Vous avez de nouveau passé le cut la semaine dernière à Munich pour terminer Avez-vous douté à un moment ? Il y a des phases où on joue bien, et on ne se pose même pas la question de savoir si on arrivera à passer le cut du vendredi pour jouer le week-end. C’est une évidence. Mais, par contre, quand ça ne tourne pas dans le bon sens, oui, on y pense. Après, je savais que je jouais bien quand même. Ça ne me souriait pas, tout simplement.

On a beau bien jouer, seul le résultat compte, non ? Complèteme­nt. Il y a des golfeurs qui ont peut-être des swings «peu académique­s», au final, s’ils gagnent, il ne faut rien changer. C’est la beauté de notre sport. Il faut arriver par moments à se détacher du résultat pour ne pas être tenté de tout remettre en questions. Mais en même temps, il faut toujours conserver ce fight, cette attitude, et cette envie de gagner. Vous prenez beaucoup de confiance avec les résultats, mais si vous vous focalisez trop dessus, ça peut avoir l’effet inverse. Je n’ai jamais perdu le fight.

Vous pensez être sorti plus fort de cette mauvaise passe ? Oui ! Bon après pour l’instant, je viens juste de passer un cut la semaine dernière “ric-rac” et j’ai terminé Donc attendons de voir comment ça évolue.

Beaucoup associent l’Open, à la Ryder Cup qui se déroulera l’an prochain sur le même parcours. Qu’en pensez-vous ? Ce n’est pas mon cas. C’est trop tôt et en plus le parcours sera à mon avis préparé différemme­nt. On est dans un passage de l’année très très important. Un moment clé avec de très gros tournois qui arrivent, donc on ne pense pas à la Ryder cup. J’ai à coeur de faire de bons résultats. Je sais ce que je dois faire. Il faut mettre toutes les chances de son côté pour ne pas avoir de regrets...

Je repars un peu de zéro ”

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