La photo-portrait a tapé dans l’oeil d’Ulrick Théaud
Installé à La Valette depuis près de vingt ans, le photographe accumule les récompenses pour son travail. Il vient de se voir attribuer le prestigieux certificat de meilleur portraitiste de France
On n’ira pas jusqu’à dire qu’Ulrick Théaud a autant d’anecdotes en tête qu’il expose de clichés aux murs de son studio, situé au coeur de La Valette. Mais le photographe se raccroche à tout un tas d’images précises pour revenir sur son parcours, qui l’a mené au sommet de l’art de la photographie de portrait. « Après avoir rencontré Franck Lecrenay, un collègue reconnu devenu ami, je me suis mis en tête, sans aucune prétention, que j’allais remporter un concours chaque année. Et pour l’instant, ça me réussit », sourit le gaillard au crâne rasé et à la barbe grisonnante et soignée. Un pan de mur est dédié à la petite dizaine de récompenses, dont certaines internationales, qui lui ont été décernées.
Une âme de reporter
Cette année, il a reçu le prix de meilleur portraitiste de France, attribué à une petite centaine d’artistes. Son dossier de douze clichés a plu au jury et il brandit désormais fièrement la certification au milieu de cette ancienne cave voûtée transformée en galerie d’exposition. « Je suis vraiment ravi d’avoir obtenu ce titre, mais rien ne vaut l’Objectif d’or, qui m’a été décerné en 2011, pour tout un travail autour des SDF », se rappelle-t-il. « Il ose des reportages différents, il a une âme de reporter, il n’a pas peur », confie Pierre Delaunay, réputé photographe charentais devenu ami au détour de salons et d’expositions. « C’est pour ce genre de sujets que j’aime ce métier, des sujets qui touchent à la vie des gens, dévoilent leurs émotions et leur intimité», reprend Ulrick Théaud. Quoi d’autre alors que le portrait pour tirer la quintessence d’un instant, d’un fragment de vie ? « J’aime beaucoup travailler sur les photos de famille. Je veux créer des histoires et un patrimoine. » Peut-être parce que pour lui, la famille a un sens. « Quand je vois mes deux enfants, je me dis que je ne voudrais m’en éloigner pour rien au monde. Les photos, c’est un bon moyen de les avoir près de soi. »
Un appareil dans son panier
Dans sa cinquantaine de mètres carrés d’espace d’exposition, les clichés de mariage côtoient – ça peut sembler étonnant – les photos de boxe. « Ce sport me suit depuis vingt ans. Je le trouve authentique. Sur un ring, tu ne peux pas tricher », explique-t-il, même s’il est d’abord passé par le basket, qu’il a pratiqué jusqu’en deuxième division, à Vrignes-aux-Bois, dans les Ardennes. À 19 ans, il a dû faire un choix. «Je jouais très peu, car j’étais petit (1,81 m) et je me suis rendu compte que j’avais toujours un appareil photo en main, depuis mes 12 ans, Je me suis lancé et j’ai lâché la balle orange. »