Var-Matin (Grand Toulon)

Quelle est l’histoire de Vanikoro ?

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« Ça remonte à longtemps en arrière. J’ai une formation juridique. J’étais juriste entreprise chez Gemplus, avec deux enfants et une frustratio­n de ne pas faire autre chose de ma vie que d’aller travailler et de m’occuper de mes enfants. Il y avait beaucoup de choses qui m’intéressai­ent et que je n’avais jamais le temps de faire. Quand j’ai été enceinte de mon troisième enfant, Gemplus a fusionné avec Axalto pour devenir Gemalto. Il y a eu un plan social. J’en ai profité pour partir en me disant qu’il était temps que je fasse quelque chose pour moi. J’ai embarqué la famille dans le bateau. J’ai cessé de travailler quand mon enfant est né. À l’époque, on manquait de crèche d’entreprise. J’ai voulu proposer une solution. Mais la CAF venait juste de financer une structure sur la zone de l’Afuzi et n’avait plus les moyens pour une deuxième. Malgré le soutien de la mairie de La Valette, la crèche n’a pas abouti. J’avais en tête un projet à caractère intergénér­ationnel. On a finalement proposé une solution de garde d’enfant à domicile. On était en . Les services à la personne étaient présentés comme un eldorado. On commençait à rentrer dans les mécanismes de la loi Borloo. Je me suis associée avec ma soeur, Isabelle, qui ne travaillai­t pas à ce moment-là, maman, elle aussi de trois enfants. On a créé l’associatio­n en septembre  et la société de services à la personne, spécialité garde d’enfants à domicile, en janvier . On a commencé dans un garage à La Loubière. On a tout de suite créé un site Internet. Mon mari, informatic­ien, nous a aidées. Les gens ont tout de suite été intéressés par les activités du club. Notre plus ancienne adhérente est toujours avec nous  ans après. On a acheté nos locaux à La Valette en avril  (SCI familiale). On avait alors entre  et  adhérents, plus la société. On avait gagné notre première cliente, toujours cliente, au salon des services à la personne de Grand Var. On a développé petit à petit, notamment grâce au site internet. On a fait des campagnes radio, salons, distributi­on de flyers, presse écrite. Il a fallu attendre  pour entrer dans un rythme stable. On a toujours trois structures distinctes, plus la SCI : le club a atteint  adhérents assez vite. Le développem­ent de la société a toujours été régulier. En , on a racheté une société de services à la personne sur Puget-Ville, ce qui nous a amenés sur un nouveau public, plus fragile. » « Les structures (associatio­n, société, SCI) sont indépendan­tes les unes des autres. Je suis gérante de toutes. On réfléchit à un système de holding mais on n’a pas encore trouvé de modèle pour lier les activités. C’est un concept unique. J’ai découvert qu’il existe à Nice quelque chose d’assez semblable avec à peu près la même ancienneté. On offre la possibilit­é de faire tout au même endroit : club d’activité, services à la personne, concierger­ie. Les gens apprécient que tout soit regroupé. Ils n’ont pas de question à se poser. Ils peuvent même apporter leur linge à repasser ici, ils viennent faire leur Pilates, ils prennent leur Panier Davoine, ils ont besoin d’un artisan ou d’une nounou, ils nous appellent. Sur l’associatio­n, il y a un salarié et une quinzaine de collaborat­eurs prestatair­es qui viennent faire leur cours. Sur la société de services, il y a 66 salariés. Sur la concierger­ie, il y a entre 15 et 20 prestatair­es. Travailler avec des prestatair­es est un choix. Le droit du travail est très complexe en France. Avoir des salariés, c’est très compliqué. J’ai préféré les prestatair­es pour plus de souplesse. »

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