Tommy Recco, le tueur en série, reste en prison
Incarcéré depuis 37 ans pour le triple meurtre à Carqueiranne d’une fillette, de son père et d’un voisin en 1980, l’assassin de 83 ans s’est vu opposé un refus de libération conditionnelle à Bastia
Sept vies enlevées. Sept destins brisés. Tommy Recco, 83 ans, le tueur en série sanguinaire, restera en prison. Incarcéré depuis 37 ans, il avait formulé une demande de libération conditionnelle pour raison de santé. Jeudi, le tribunal d’application de Bastia a refusé cette requête. Cet assassin condamné jusqu’à la peine de mort (commuée en peine d’emprisonnement après une grâce présidentielle) pour le meurtre d’un garde maritime en corse dans les années soixante, avait récidivé en 1979 en tuant six autres personnes dans l’Hérault et le Var.
Le parcours d’un assassin
Son parcours meurtrier l’a conduit dans le tranquille village de Carqueiranne, le 18 janvier 1980. En juin 1983, Tommy Recco va être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises du Var, à Draguignan, pour avoir tué, de sang-froid, une fillette âgée de 11 ans, son père et un voisin dans la commune du littoral varois. Mais pas seulement. Cet homme au regard glaçant est également reconnu coupable d’un triple meurtre, commis le 22 décembre 1979, dans un supermarché à Béziers au cours de laquelle trois caissières avaient été abattues. Malgré son grand âge, celui qui est l’un des plus anciens détenus de France vient de se voir opposer une nouvelle fois, par la justice, un refus de lui accorder une libération conditionnelle formulée pour « raison de santé ». La demande a été rejetée par le juge d’application des peines de Bastia. Après trentesept ans de prison qu’il purge actuellement en Corse pour les triples meurtres perpétrés à Béziers et à Carqueiranne, Recco reste maintenu derrière les barreaux de la prison de Borgo.
Condamné à mort et gracié
Tommy Recco, c’est l’histoire d’un homme dont la vie est semée de cadavres. Un long cheminement d’assassin qui a débuté dans les années 60 avec la mort d’un garde maritime à Propriano. Recco, le Corse aux airs de diable, avait été condamné une première fois à mort pour ce meurtre. Une peine commuée par grâce du général de Gaulle en peine d’emprisonnement. Libéré en 1977, il va récidiver deux ans plus tard en abattant sauvagement trois jeunes caissières d’un supermarché Mammouth dans l’Hérault, ainsi qu’un père de famille, sa fille de 11 ans et un voisin venus les secourir à Carqueiranne.
DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL Un an de prison, dont six mois ferme avec maintien en détention. C’est la peine prononcée, hier, devant le tribunal correctionnel de Toulon à l’encontre de Victor F., ans, reconnu coupable de vol et tentative de vol dans des établissements du littoral hyérois et carqueirannais. Entre le avril et le juin , ce jeune pierrefeucain, dont le casier est noirci de huit mentions (stupéfiants, vols et dégradations), a multiplié les méfaits, principalement dans
Problèmes de dos et d’audition ...
Il y a trois ans déjà, le criminel avait formulé la même requête. En vain. Refus catégorique des magistrats. Les experts avaient alors été unanimes sur son cas : malgré ses 80 ans, son état de santé avait été considéré comme compatible avec une incarcération. Lors de l’audience, qui s’était déroulée en mars 2014, Tommy Recco en avait fait appel au « droit divin », traitant les experts de menteurs et allant jusqu’à nier être l’auteur du premier crime qu’il avait pourtant reconnu. Cette fois-ci, pour justifier sa demande, il a fait état de problèmes de santé : problème de dos et d’audition...
Douleur à perpétuité des victimes
« Nous, notre douleur, elle est à perpétuité. Nous avons perdu des femmes, des enfants, des maris. Ces demandes de libération conditionnelle sont des épreuves qu’il nous faut revivre à chaque fois », nous avaient confiés, en 2014, le mari d’une des caissières décédées. Une douleur intense également vécue par l’épouse et la maman des victimes varoises de Recco qui, à l’époque, exhortait la justice à maintenir le meurtrier en prison. À jamais. des restaurants. Les premiers faits sont relevés au bar-tabac Le Cabrol où il a tenté de s’introduire vers h du matin. Repéré, il parvient à s’enfuir… mais pas bien loin. A h, l’alarme du restaurant L’Aventure sonne. Sur place, les policiers interpellent le visiteur de la nuit. Ce dernier a dégradé les bâches de l’établissement. À l’audience, le prévenu va assurer s’être rendu dans les deux lieux pour « recharger son téléphone ». Son mode opératoire intrigue : il utilise des pierres pour s’introduire dans les locaux. Les enquêteurs font un lien avec d’autres cambriolages. Et, notamment, ceux commis au Swan et au Pothuau, dans le quartier des Salins, où ont été dérobés des bouteilles d’alcool, des cigarettes et de l’argent. Mais aussi dans une épicerie Proxi.
L’individu a été écroué pour purger six mois de prison.
La fouille à corps dégénère : mois de prison
Il n’a pas souhaité rester à la barre devant les magistrats lors de sa présentation pour des violences sans ITT commises sur un surveillant de prison de La Farlède, le juin. « De toute façon, vous voulez comprendre que ce que vous voulez comprendre. Au point où j’en suis… », a-t-il adressé à la présidente. Grégory G., ans, accumule les condamnations. Treize au total. Le mois dernier, lors d’une fouille programmée de la cellule, il lui est demandé de se soumettre aussi à une fouille à corps. Le détenu refuse. Le gardien indiquera avoir reçu son slip au visage et un coup d’épaule. En défense, Me Hollet a rappelé que son client est actuellement placé à l’isolement ( jours de cachot jusqu’au juillet). Il souligne la pratique de telles fouilles en contradiction avec les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme. « Lorsqu’elles sont injustifiées, il y a un sentiment d’arbitraire et d’atteinte à la dignité », a-t-il plaidé.